Le FME et le Pow-wow de Pikogan ont présenté le spectacle Makwa, la légende de l’ours, que j’ai eu la chance de voir lors de mon parcours bien rempli de festivalière infatigable le 1er septembre dernier.
Il s’agit d’une légende autochtone racontée en musique et en danse que les organisateurs ont choisi de présenter au bord du lac Osisko, décor urbain/naturel bien choisi pour l’évènement. Il devrait d’ailleurs y avoir plus d’évènements au bord de l’eau!
Bâton de parole en main, le conteur a relaté lentement La légende de l’ours, qui représente la guérison pour le peuple anicinabe. On l’apprendra à la toute fin de l’histoire, si on est patient : mes amis ont en effet trouvé qu’il y avait quelques longueurs et sont partis avant la fin.
De mon côté, j’ai beaucoup aimé la légende. Et ça m’a fait réfléchir… Dans notre vie moderne, on veut même que nos loisirs soient productifs et aillent droit au but. Pas de temps à perdre. Pas le temps de niaiser. J’ai aimé cette lenteur, moi. Je trouve que l’on perd ça dans notre culture qui veut qu’on aille toujours plus vite. J’aime la lenteur et je nous la souhaite. Je pense que notre société a besoin de cette lenteur.
À force d’aller trop vite, on s’essouffle, on ne retient finalement plus grand-chose. On zappe trop vite, on ne prend plus le temps de gouter véritablement les choses, on s’informe mal, on a un déficit d’attention permanent. Vivre plus proche de la nature et plus en harmonie avec elle nous apprendrait probablement à ralentir un peu le rythme.
À la fin, les danseurs et le public ont fait une immense ronde main dans la main. Émouvant. Beau. Sincère. Les chants et les tambours m’ont donné des frissons. Le costume de l’ours était magnifique et mystérieux, peut-être même un peu magique. Je me suis fait la réflexion que je ne connaissais pas assez la culture autochtone, moi qui ai grandi en région, tout près de la communauté innue de Mashteuiatsh, au Lac-Saint-Jean, à Saint-Félicien. Si proche et si loin à la fois…
Ce genre d’évènement est tellement nécessaire pour l’acceptation, la tolérance et la rencontre. Et aussi parce que c’est juste agréable de manger un bout de bannique ensemble. Le public du FME est remarquablement ouvert à ce genre de rencontre, je crois.
Je souhaite plus de ponts entre la culture autochtone et la mienne. Je souhaite dix, cent ou mille ponts pour qu’enfin, on ne se demande plus où et comment les traverser, mais qu’on les traverse simplement parce que ça va de soi.
Bon travail et bonne association du Pow-wow de Pikogan avec le FME. Bonne idée bien réalisée. Espérons qu’il y aura une suite l’an prochain.
Note de la rédaction : l’auteure Marilyn Rancourt Emond habite à Montréal, mais a écrit ce texte à titre de festivalière comblée par le FME 2017.