Deux expositions, l’une parlant de la quête de soi, et l’autre, de la recherche de l’enfance, semblent en apparence bien différentes. Mais les deux font place à la liberté de création et à la recherche d’un monde tantôt intérieur, tantôt imaginaire. Ces deux expositions, Inventer le pays de Christine Comeau et Bestiaire imaginaire de Mibo de Micheline Plante se poursuivent jusqu’au 18 juin.
 
Inventer le pays
 
Christine Comeau dit de son projet : «J’ai de la difficulté à me sentir bien quelque part, d’où l’idée de trainer avec moi ma maison, d’où ces créatures nomades, les petits dômes.»
 
Elle raconte qu’elle écrivait des poèmes et qu’elle faisait de la création. Une amie, il y a quelques années, lui a suggéré de juxtaposer les deux. Ainsi, le visiteur pourra s’allonger dans les petits dômes et lire les poèmes écrits au haut de ceux-ci tout en relaxant. Il enlèvera ses chaussures et enfilera des mocassins qui ont été mis à sa disposition afin de faciliter son recueillement.
 
Lors du vernissage qui a eu lieu le 5 mai, Mme Comeau a fait une performance alliant poésie et objets de sa création. Tout d’abord, les dômes étaient disposés aux quatre coins et un était au centre. À l’écart était tendue une corde à linge sur laquelle des combinaisons jaunes étaient posées.
 
Les participants, quatre adultes et un enfant, ont enfilé les combinaisons. Ils se sont rendus au seuil des dômes, où ils ont chaussé une paire de mocassins, puis ils se sont allongés dans la tente. Leurs pieds dépassaient. L’artiste récitait un poème et circulait entre les dômes. À certains moments, il y avait des interactions entre elle et les dômes. Le thème du poème était le pays, où le pays représente la personne.
 
«Inventer le pays, dit Mme Comeau, est que chaque personne est unpays, et qu’il faut se réinventer en tant que personne.»
 
Christine Comeau est originaire de Montréal. L’artiste de 37 ans a déjà fait des performances en Allemagne, au Portugal et en Suède.
 
Bestiaire imaginaire de Mibo
 
Le Bestiaire imaginaire de Mibo de Micheline Plante est une série de 28 sérigraphies destinées surtout aux enfants, le tout exposé en boitier ou sur le mur. Il comprend 12 animaux et 12 textes.
 
Ce bestiaire a été en partie créé avec le concours d’un enfant âgé de 8 ans : Bori Martel, le petit-fils de Mme
Plante, a écrit les textes en s’inspirant des images.
 
De caractère didactique, visant à développer le sens de l’observation, les estampes ont été accrochées à hauteur d’enfant afin de leur faciliter la vue.
 
«Je me laissais guider par mon cœur d’enfant lorsque je dessinais l’animal à l’aveugle, dit-elle. Quant à l’environnement, il est contrôlé.»
 
Bori, visiblement très heureux de son expérience, raconte: «Je prenais les premières idées qui me venaient à l’esprit. Les animaux étaient bizarres, mais ressemblaient à quelque chose. Ils étaient beaux. J’ai trouvé
drôle de me relire.»
 
Mme Plante réalise des estampes depuis 2011 et touche aux arts visuels depuis une trentaine d’années. Native de l’Abitibi, elle manifeste un fort intérêt pour sa terre d’origine ainsi que pour sa nature, «ce qui transparait dans ses sérigraphies», écrit le Centre d’exposition de Val-d’Or: «Micheline Plante est une enseignante en arts plastiques à la retraite. Elle participe activement depuis de nombreuses années à la présence des arts visuels dans sa communauté.»

Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.