Le 17 mai dernier, dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, les travailleuses de rue Véronique Mailloux et Catherine Daigle présentaient leur projet photo visant à montrer une facette quotidienne des personnes, couples et familles LGTB (lesbiennes, gais, transsexuels et bisexuels).

 

Constituée de clichés en noir et blanc tour à tour tendres, complices ou humoristiques, l’exposition photo souhaite rendre compte d’une évidence essentielle : la vie de ces gens est la même que celle de tout le monde, faite de retour du travail, de lecture au lit, de préparation des repas, de fêtes d’enfants ou de sorties à l’épicerie.

 

« Ces scènes sont imaginaires », précise l’une des instigatrices du projet, Véronique Mailloux. Les modèles qui se sont prêtés au jeu ne sont pas en couple ni nécessairement LGBT. « Ce sont pour la plupart des gens impliqués dans notre région, qui représentent notre communauté positivement. »

L’exposition a pour but premier de miser sur ce qui rassemble et non sur ce qui différencie. Comme le mentionne Mélanie Ouellet, qui s’est prêtée au jeu avec son amie Marie-Luce Doré : « Le fait d’imaginer des couples fictifs sans connaître nécessairement l’orientation sexuelle des modèles est un excellent concept pour aider à briser les jugements et lutter contre l’homophobie. » Le projet, qui a bénéficié d’un fond de la Coalition d’aide aux lesbiennes, gais et bisexuels(les) de l’Abitibi-Témiscamingue, remplit le mandat de sensibilisation et de prévention du Groupe I.O., le programme de travail de rue d’Abitibi-Ouest au sein duquel œuvrent les deux travailleuses de rue. C’est Élisabeth Carrier, étudiante, qui a réalisé les photos.

Souhaitant que le projet ait une durée de vie au-delà de la journée du 17 mai, les instigatrices travaillent à ce que les portraits soient exposés dans des lieux publics ou des commerces. Le Rouge café de La Sarre sera l’un de ces endroits dès septembre 2016 et il pourrait y en avoir d’autres par la suite. Véronique Mailloux croit que le fait d’apporter ces photos dans l’espace public permettra de toucher, sensibiliser et faire réagir encore plus de gens. \