La science-fiction a cette force de nous faire voyager dans des univers merveilleux et de créer des ambiances uniques à chaque œuvre. La série Exode réalisée par Jesse Malcolm Sweet nous amène dans un huis clos intergalactique. Alerte au divulgâcheur : cessez toute lecture de ce texte si n’avez pas vu la série, ce qui suit dévoilera quelques punchs. […]
Ha ! Vous êtes revenus ! C’était bon, n’est-ce pas ? Au moment où j’écris ces lignes, il y a déjà une semaine que j’ai vu les quatre épisodes d’une dizaine de minutes et chaque image est précise dans ma mémoire. Voici le résumé d’un entretien avec Jesse Malcolm Sweet.
Aussi auteur de la série, il explique : « À l’origine, c’était plus une série d’action où l’intrigue se résumait au personnage qui voulait sauver sa femme et sa fille. Au fil du travail avec TV5, j’ai appris que ma copine était enceinte et allait avoir une petite fille. Ça a complètement changé l’écriture du texte. Ça m’a permis de m’écrire à travers le personnage et de développer sur la peur de perdre sa famille. » Plusieurs des œuvres du réalisateur traitent de l’angoisse, du stress et des situations tendues avec un danger. Et un drame familial dans l’espace, ça peut se voir comme un film d’horreur.
Dans la série, la mort semble inévitable. « Le côté temporaire de nos vies est une chose à laquelle je pense beaucoup quand j’écris. Ça influence mes décisions. Malgré le thème sombre, je suis un éternel optimiste. Même dans la fatalité, il y a de l’espoir », ajoute M. Sweet, qui est d’ailleurs fasciné par la planète Jupiter.
Dès les premières secondes, la musique du Matos se fait entendre et ajoute sa couleur particulière. « Ce que j’ai adoré de travailler avec Le Matos, c’est qu’ils ont cet amour du vieux cinéma, de la nostalgie. Il y avait une symbiose et ils comprenaient exactement les intentions de chaque scène. La majorité du feeling dans la science-fiction vient du son et de la musique. Je disais au designer sonore que le budget d’effets spéciaux que je n’ai pas est dans le son. Ça a ajouté un côté organique et vivant. »
Même son de cloche pour Emmanuel Bilodeau qui est impressionnant à voir dans le rôle d’un personnage usé et magané. Une thématique qui a vraiment accroché l’acteur est le parallèle entre la vie d’un astronaute et celui d’un artiste qui doit concilier le travail artistique et la vie familiale. Paradoxalement, le personnage travaille pour sa famille, mais il n’est pas souvent avec eux. Le fait qu’il soit un amateur de science-fiction et qu’il comprenait la quête du personnage a grandement contribué à l’intensité du jeu.
Côté financement, le réalisateur explique qu’il devait composer avec des ressources limitées; c’est ainsi qu’il a sorti ce concept de science-fiction simple à faire avec un petit budget. Mettre l’action dans une capsule d’urgence lui a permis d’avoir un décor crédible sans dépenser gros. Cette économie de moyens devient alors un avantage dans la série.
À la question s’il y aurait une suite, la réponse fut qu’il a quelque chose en tête et qu’il aimerait bien pouvoir le réaliser. Je me croise les doigts ! \