L’explosion de couleurs auxquelles l’artiste visuelle Laurenne Gauthier nous a habitués trouve tout son sens dans l’exposition Courtepointe vitrail pierre de fée qu’elle présente depuis le 21 avril et jusqu’au 20 mai, à la salle du conseil municipal de La Sarre.
Son observation de la nature, sa poésie des formes et des couleurs, son approche presque « mystique » de la matière avec laquelle elle semble s’amuser follement donnent des représentations picturales pleines de fantaisie. Son imagination débordante joue avec les matériaux qu’elle utilise de façon très personnelle. Les « pierres de fée », ainsi nommées les concrétions calcaires du lac La Motte, deviennent de véritables icônes placées dans des paysages créés avec des chutes de verre de vitrail. Les coloris des fonds sont sobres pour qu’éclatent avec encore plus de force les couleurs de ses figurines. « Parfois, dit-elle, ça tombe tout sur un bord, ça monte dans les airs, les couleurs ne vont pas ensemble », puis elle pouffe de rire !
Sous cette apparente bonhomie se cache une profonde réflexion sur la vie. L’artiste est très impressionnée par le sort des femmes et des jeunes filles dans les pays musulmans qu’elle a visités et qui lui apparaissent « très soumises, comme prises dans un carcan ». Aussi, dans son imaginaire, elle traite ses personnages, toutes des femmes, avec beaucoup de couleur et de texture, comme pour les libérer de leur sort. Elle exploite toute la fantaisie décorative propre à la culture arabe à laquelle elle ajoute une thématique des êtres vivants habituellement absente de leurs représentations. Elle utilise beaucoup la répétition des motifs ainsi que les pointillés, ce qui donne à ses compositions un rythme d’une très grande légèreté. La liberté dans les formes proches de l’art naïf fait sourire malgré le sérieux des thèmes.
C’est un parcours « très surréaliste dans l’espace-temps » selon elle, avec vingt-trois œuvres de formats variés dont les encadrements sont légèrement teintés pour s’harmoniser avec chacune d’elles.\