De plus en plus de gens rêvent d’une mini-maison, parfois pour répondre à des incitatifs économiques, mais aussi pour répondre à leurs besoins de faire les choses autrement, à travers un souci écologique, dans un monde où on nous incite à toujours en vouloir plus.
Actuellement, la taille moyenne des maisons canadiennes est de plus de 2 000 pieds carrés de surface habitable. Selon le système de certification LEED Canada pour les habitations, une maison écocompacte s’approche plutôt de 1 500 pieds carrés. Pour un projet de petite maison, il faut compter 375 pieds carrés par personne. Quand l’on évoque la mini-maison, il s’agit de moins de 500 pieds carrés au total de surface habitable.
Plus petite surface, plus petite empreinte écologique
Selon l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), la construction d’un pied carré résidentiel produit en moyenne 2 kg de déchets ! Par conséquent, il est logique qu’une mini-maison génère moins de déchets qu’une maison de taille standard. Cela dit, pour en faire un véritable choix écologique, encore faut-il qu’elle soit construite et pensée en fonction de ce choix : il ne faut pas simplement croire que l’utilisation de moins de matériaux est le seul élément à considérer. Il faut également réfléchir au système qui sera utilisé pour générer le chauffage et l’électricité, au traitement des eaux usées, à l’isolation des murs, au choix des fenêtres, du couvre plancher et des revêtements intérieurs et extérieurs, ainsi qu’à la dimension du terrain d’accueil, entre autres. Pour qu’une mini-maison soit un choix véritablement plus écologique, elle doit d’abord être conçue comme une maison écologique et non seulement comme une plus petite maison traditionnelle.
Quand écologie rime avec économie
Selon l’entreprise d’économie sociale Habitat Multi Génération, dont le mandat est de favoriser l’accès à la propriété des Québécois dans une perspective d’abordabilité et d’écologie, il y a différents avantages aux mini-maisons, dont celui de réduire l’endettement au minimum ainsi que les coûts d’ameublement (en raison de l’espace limité), de chauffage et de climatisation. Puisqu’elle est beaucoup moins chère à acquérir, une mini-maison a également l’avantage d’élargir l’accès à la propriété, en permettant à des personnes seules, à un jeune couple sans enfants ou à un retraité d’être propriétaires plutôt que locataires, sans contracter une lourde hypothèque, puisqu’on peut acheter ce genre d’habitation pour un coût inférieur à 80 000 $, terrain inclus.
Par ailleurs, le format restreint des mini-maisons se prête bien à un projet d’autoconstruction, même pour les néophytes. Enfin, ce type d’habitation peut permettre de garder des proches (jeunes adultes ou aînés) à proximité tout en permettant à chacun de conserver une certaine intimité. Encore faut-il avoir un terrain libre pour accueillir la mini-maison et que la municipalité permette ce choix. Outre le projet dédié à ce type d’habitation à La Sarre, annoncé à l’automne dernier et qui devrait se concrétiser cette année, aucune autre municipalité de la région ne semble s’être penchée sérieusement sur la question, selon nos recherches.
La mode des maisons-conteneurs, une bonne idée ?
Est-ce que les mini-maisons se valent toutes ? Il importe de se questionner sur la récente mode des conteneurs transformés en mini-maisons. Emmanuelle Walter et Emmanuel Cosgrove, de l’organisme Ecohabitation, une référence en matière d’habitats écologiques au Québec, mentionnent, dans un article intitulé Maison-conteneur : la fausse bonne idée, : « Ultra séduisante, la maison-conteneur est sujet de controverses. La pertinence, d’un point de vue écologique, reste à prouver. » Pourquoi ? Entre autres parce que le métal est un excellent conducteur thermique et laisse passer le froid, que le métal est recyclable indéfiniment et que le contenu n’a pas été « sauvé de l’enfouissement », que cette structure de métal n’est pas plus solide qu’une bonne ossature en bois, et qu’elle peut avoir contenu des produits toxiques. Enfin, une maison-conteneur au Québec est complexe à construire et n’est pas bon marché pour l’instant. Cela dit, certaines expériences au Québec démontrent qu’on peut arriver à « verdir [ce] procédé qui n’est pas écolo au départ », selon Walter et Cosgrove.
Acquérir ou construire une mini-maison ?
Il n’y a pas de doute qu’on assiste à la naissance d’un engouement réel pour ce type d’habitation, phénomène de plus en plus populaire et qui a même sa propre série télévisée chez nos voisins du Sud depuis cinq ans. Il semble que cette tendance est là pour rester, et qu’elle risque de prendre de l’ampleur au cours des prochaines années. Si le concept vous intéresse, il est important de réfléchir aux besoins auxquels répondra votre mini-maison, qu’ils soient économiques, écologiques ou une combinaison des deux ! \
Avril 2016