Le 30 septembre dernier, vous avez été élue pour un mandat de deux ans au conseil d’administration de la Société des musées du Québec (SMQ). Qu’est-ce que cette nomination signifie pour vous?
Avant tout, c’est une marque de confiance de la part de mes pairs. Aussi, cela signifie une représentation de la région de l’Abitibi-Témiscamingue au sein du conseil d’administration.
Y a-t-il déjà eu des administrateurs issus de l’Abitibi-Témiscamingue dans le passé?
Il y en a eu plusieurs au cours des dernières décennies. Néanmoins, la dernière représentation remonte à 2008, en l’occurrence Marie-Christine Coulombe, directrice du Centre d’exposition de Val-d’Or.
Quels sont les principaux dossiers que le c.a. aura à traiter durant les deux prochaines années?
Le volet politique sera un des plus prioritaires. Comme plusieurs secteurs ont pu le constater, les orientations du gouvernement en place se développent sans grande consultation des milieux. La présidente élue, Mme Katy Tari, a l’intention pour la SMQ de rétablir un dialogue de concertation entre le milieu muséal et le ministère de la Culture et des Communications du Québec afin d’augmenter les ressources pour le réseau muséal. Une autre priorité est de mieux positionner le secteur muséal vis-à-vis le grand public, la clientèle touristique et le milieu scolaire. Également, le développement de services est une priorité, dont l’application du Plan culturel numérique du Québec que la SMQ a le mandat de gérer auprès des institutions muséales fait partie.
Pouvez-vous nous préciser quels seront vos mandats à titre d’administratrice?
Mon mandat, comme celui des autres membres du conseil d’administration, sera de mettre en place le plan d’action 2015-2016 voté par les membres de la SMQ. Ma première implication a été de siéger sur le comité d’élaboration d’une grille de redevance de droits d’auteur dans le cadre de l’application du Plan culturel numérique du Québec.
Certains centres d’exposition, dont celui de Val-d’Or, ne sont désormais plus affiliés au ministère de la Culture et des Communications, mais au Conseil des arts et des lettres du Québec et ont perdu leur statut muséal. En quoi cela le fait de siéger au conseil d’administration de la SMQ est-il alors pertinent?
Je rectifie : depuis juillet 2015, ce sont l’ensemble des centres d’exposition du Québec qui ont été transférés au Conseil des arts et des lettres du Québec. Les 14 centres d’exposition reconnus et soutenus ainsi que les 15 centres reconnus conservent leur statut d’institution muséale reconnue et demeurent admissibles à certains programmes du ministère de la Culture et des Communications. Il est nécessaire de préciser que plusieurs lieux d’interprétation ont également été écartés du PAFIM (Programme d’aide au fonctionnement pour les institutions muséales) alors que le sort des institutions muséales scientifiques demeure incertain au sein du MCC. Faire partie du c.a. de la SMQ permet de lancer un signal fort et clair au gouvernement que le démantèlement du réseau muséal n’est pas une option. De plus, la mise en place de l’agrément qui permet de requalifier le statut muséal des institutions est prévue pour 2016-2017. Un dossier que la SMQ compte suivre de près.
En quoi le fait de siéger au conseil d’administration de la SMQ pourra éventuellement servir les intérêts régionaux en termes d’art, de culture et de muséologie?
Mme Katy Tari, présidente de la SMQ, a mentionné qu’à l’heure de l’austérité et du bouleversement des habitudes culturelles des Québécois, les institutions sont poussées plus que jamais à l’audace et au dialogue : « (…) pendant mon mandat, je veux maintenir la force du réseau, partager les expériences entre les institutions, peu importe leur taille. Bref, faire preuve de créativité et d’originalité. » Pour dialoguer, il faut répondre présent. En siégeant au conseil d’administration du Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue et à celui de la SMQ, cela permet de ne pas perdre de vue nos intérêts afin de préserver les investissements régionaux en termes de muséologie et d’art, tout au moins. \