C’est à la Galerie Connivence de Vald’Or que Tom Bulowski, artiste originaire de la région, présente du 2 au 19 décembre prochain une série de tableaux et gravures regroupés sous le titre Code rouge, sa première exposition solo. Le titre fait référence à la fois au qualificatif dont les autochtones furent longtemps affublés ainsi qu’à la situation à laquelle sont confrontées ces communautés, particulièrement les femmes, nous révèle l’artiste.

 

Originaire de Val-d’Or et né d’une mère anishnabe et d’un père polonais, l’artiste-peintre quitte la région en 1998 afin d’entreprendre des études en conception infographique à Montréal. C’est là qu’il s’est initié à la peinture lors d’études en illustration professionnelle. Il a travaillé dans le domaine publicitaire à Montréal pendant 11 ans, s’exerçant à l’art en soirée par intérêt personnel et pour maîtriser ses techniques. Il a effectué un retour en région en 2009, où il travaille depuis à temps plein comme infographiste à l’Écho Abitibien, en plus de posséder une firme de graphisme, TJ média, avec sa conjointe.

 

En 2014 et en 2015, on l’invite à participer au Programme de location d’œuvres d’art du Centre d’exposition de Val-d’Or, qui se révéla un succès pour lui puisque deux de ses toiles trouvent preneur auprès de Télé-Québec et de l’UQAT la première année, et auprès du Garage Poirier et de l’Aéroport de Val-d’Or l’année suivante. Ce sont ces expériences récentes qui l’ont incité à se remettre au pinceau, qu’il avait quelque peu délaissé après deux expositions collectives en 2002 (Bibliothèque nationale du Québec) et en 2003 (Guilde canadienne des métiers d’art).

 

M. Bulowski a voulu témoigner de la situation des autochtones d’abord pour lui-même et ensuite pour son peuple. « Dans les tableaux les plus anciens, j’étais plus à la recherche identitaire de mes origines et dans les plus récents, je témoigne de l’injustice et de ce que j’ai appris sur les Premières Nations », dit-il. L’artiste explique son processus de création : « Je puise mes inspirations dans mes racines autochtones, mais aussi dans mes intérêts personnels comme la nature, les gens que j’aime, les situations qui me touchent ou m’agressent, les sujets qui m’intéressent et que j’aime approfondir avec des recherches dans les livres ou sur Internet. J’aime autant travailler spontanément et instinctivement que rechercher un concept plus approfondi. » 

 

Le vernissage aura lieu le 3 décembre sous forme d’un 5 à 7. Les œuvres exposées sont des acryliques sur toiles qui combinent des objets, de l’encre de Chine, du fusain et d’autres techniques comme le grattage au couteau, le sablage et le délavage afin d’obtenir différents effets. \

 

 


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.