Le 16 octobre dernier se tenait à Val-d’Or la Nuit des sans-abri, sous la férule du Centre d’amitié autochtone et de La Piaule. La Nuit des sans-abri se veut un mouvement de solidarité dont le but consiste à sensibiliser la population au problème de l’itinérance. Elle s’organise simultanément dans une vingtaine de villes du Québec le troisième vendredi du mois d’octobre. C’est la première fois que Val-d’Or y participait en tenant de nombreuses activités d’animation autour d’une vigile de solidarité.

 

Les deux organismes à l’origine de cette initiative en ont profité pour faire la présentation de leurs services auprès de la population. En outre, ils ont organisé une collecte de vêtements et de nourriture au bénéfice des itinérants. Soutenus par des étudiants en travail social de l’UQAT, le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or et La Piaule espèrent que cette activité contribuera à favoriser une prise de conscience au sein de la population sur la réalité des itinérants en général et sur la spécificité du problème à Val-d’Or en particulier.

 

En effet, à Val-d’Or, le portrait de l’itinérance se dresse surtout dans la communauté autochtone. Cela s’explique par différentes raisons. Selon Anne-Marie Charland, directrice de La Piaule, la spécificité de la population itinérante de Val-d’Or résulte, entre autres, du fait que les Autochtones qui quittent leur communauté n’ont pas la possibilité d’y retourner lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés financières ou autres. Du coup, ils se retrouvent dans la rue et doivent recourir aux services d’organismes communautaires. Mme Charland révèle que le nombre de personnes en itinérance est en constante hausse dans la Vallée-de-l’Or.

 

À l’occasion de cette première Nuit à Val-d’Or, des dizaines de participants se sont mobilisés et ont vécu la rude expérience des sans-abri. Des intervenants, des personnes vivant en itinérance ou ayant ainsi vécu étaient présents pour discuter avec la population. Ces échanges permettent non seulement de mieux faire connaître la triste réalité des personnes qui en sont victimes, mais aussi de réfléchir sur des questions sociales très préoccupantes comme la précarité, les inégalités socioéconomiques et la pauvreté. Dans un autre ordre d’idées, ils favorisent une déconstruction des préjugés les plus tenaces qui se propagent sur les sans-abri.

 

Depuis plus de 30 ans, La Piaule offre un abri à des centaines de personnes. Malgré les efforts de l’organisme pour agrandir ses capacités d’accueil, toutes les places sont toujours occupées, surtout en période hivernale. Paradoxalement, l’État ne semble pas faire de la situation de ces personnes une priorité. En effet, un encadrement plus soutenu devrait être dévolu aux organismes et aux professionnels qui interviennent auprès des itinérants afin de leur donner tous les moyens nécessaires pour aider les itinérants à se reconstruire. Il en irait ainsi du progrès de la société. \


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