GENEVIÈVE ROULEAU LAFRANCE, SOCIÉTÉ D’HISTOIRE ET DE GÉNÉALOGIE DE VAL-D’OR

Au Québec, les Cercles de Fermières existent depuis plus d’une centaine d’années. À l’origine, ces groupes féminins sont formés sous l’égide du ministère de l’Agriculture. Dans un contexte d’exode rural, on cherche à revaloriser les liens à la terre et le travail domestique comme le jardinage, la cuisine et les arts textiles. On souhaite aussi améliorer les progrès techniques et sociaux en organisant ces regroupements féminins. Aujourd’hui, le Québec compte environ 30 000 membres.

À Val-d’Or, le premier Cercle de Fermières, rattaché à la paroisse de Notre-Dame-de-Fatima, est créé en octobre 1949. Après seulement un an d’existence, il compte 78 membres. Par la suite, on dénombre trois autres Cercles de Fermières à Val-d’Or qui sont liés aux paroisses de Saint-Sauveur, Saint-Charles-de-Borromée (Lac-Lemoyne) et Saint-Joseph (Bourlamaque). Il ne faut pas oublier ceux de Sullivan, Vassan, Saint-Edmond et Val-Senneville. L’implication du ministère de l’Agriculture se fait même ressentir dans les régions plus éloignées comme l’Abitibi-Témiscamingue. En effet, une expérience a été menée dans le Cercle de Fatima en 1955. Le Ministère a pourvu les membres de ce Cercle d’une centaine de dindes pour que les femmes puissent en faire l’élevage et évaluer le coût de rendement de cette exploitation aviaire.

Les expositions, où la vente des produits d’artisanat est à l’honneur, sont la principale source de financement pour les bonnes œuvres des Fermières. Elles organisent aussi d’autres activités telles que des parties de cartes, des jours de collecte (tag-days), des ventes de pâtisseries et des soirées récréatives avec musique, chant et danse. Les profits de ces activités contribuent au bon maintien de leurs actions (souvent rattachées à leur paroisse d’origine) et retournent donc à la communauté valdorienne.

Les Fermières assistent aussi à des conférences, des cours d’art culinaire ou des démonstrations de travaux d’artisanat pour parfaire leurs connaissances. Pour ces regroupements, l’important est la transmission des savoirs ancestraux aux générations futures pour s’assurer qu’ils perdurent. En outre, les Cercles des Fermières permettent une certaine émancipation des femmes. Elles quittent la sphère domestique et dirigent elles-mêmes leur organisation. Elles exercent également leur créativité et leur passion dans les différents travaux d’artisanat.

À ce jour, le mouvement des Fermières est encore vivant au Québec et aussi parmi les Valdoriennes. La mission de ces organismes vise toujours l’amélioration des conditions de vie de la femme et de la famille, ainsi que la préservation et la transmission du patrimoine culturel et artisanal. Il ne faudrait pas que ce patrimoine immatériel (le savoir-faire et les connaissances de ces artisanes) se perde, car il fait intrinsèquement partie de la culture québécoise.