La murale réalisée sur le mur de l’immeuble Cain Lamarre de Val-d’Or dans le cadre du projet CULTURAT au début de l’été semble avoir créé un engouement pour cet art public, puisque deux autres murales ont été produites aux mois d’août et septembre derniers. L’une est une initiative personnelle, réalisée par Micheline Plante de la Galerie d’art Connivence et son équipe, qui se retrouve également sur l’immeuble Cain Lamarre, juste à côté de la murale réalisée au mois de juin. L’autre est le fruit du travail de l’artiste Staifany Gonthier, se trouve à l’arrière de la Microbrasserie Le Prospecteur, et s’inscrit quant à lui au sein de la démarche CULTURAT.

La murale de l’immeuble Cain Lamarre

Le groupe de Micheline Plante a décidé d’exploiter un thème qui s’inscrivait en continuité avec la première murale, qui touchait surtout à l’identité de la ville et des fondateurs de Val-d’Or. L’artiste faisait d’ailleurs partie de l’équipe qui a réalisé cette première murale, en compagnie de Marie-Ève Dubé, Christian Ponton, Lee Lovsin et Martine Beauchamp. L’équipe était par ailleurs accompagnée par OMEN, un artiste muraliste professionnel reconnu dans l’univers de l’art de rue, qui a offert une formation sur l’art muraliste lors de son passage, offerte par le Service culturel de la Ville de Val-d’Or. Marie-Ève Dubé a tenu à répéter l’expérience pour cette deuxième phase, et Chantal Lapointe a complété le trio d’artistes-peintres.

«  Cette partie contient moins de détails que la première, car il y avait des fenêtres sur l’immeuble et nous avons commencé tard dans la saison », explique Micheline Plante. Les teintes utilisées sont les mêmes que pour la première partie afin d’harmoniser les deux. La maquette a été réalisée par l’artiste avec une grande précision, question de ne pas perdre de temps lors de la réalisation. La murale, intitulée Hommage aux pionniers de l’Abitibi, met en scène un prospecteur avec sa tente, campé dans un paysage boréal : bordé par une forêt et un cours d’eau.

Seul bémol : elle a trouvé le processus d’autorisation très laborieux. « Pour obtenir un permis du bureau des inspecteurs, il fallait obtenir l’accord du Service culturel, du propriétaire Stéphane Ferron – qui, en passant, fut très coopératif et a subventionné l’œuvre, puis l’accord du Conseil de développement de la Ville, et finalement que ce soit à l’ordre du jour du Conseil municipal », nous informe-t-elle. Son vœu serait que le processus s’assouplisse afin de ne pas décourager les artistes de soumettre des projets ni les propriétaires qui désirent obtenir une œuvre sur leur établissement.

La murale de la Microbrasserie Le Prospecteur

L’artiste en arts visuels Staifany Gonthier a réalisé sa murale intitulée Le Prospecteur à l’arrière de la microbrasserie du même nom. Il s’agit d’une commande du propriétaire, Philippe Lord. L’arrière de l’établissement fut choisi parce qu’il s’agit d’un endroit accessible et sécuritaire. La murale représente une pieuvre géante dont les bras soutiennent de multiples accessoires issus de l’univers de la microbrasserie. L’artiste a d’abord fait un dessin puis l’a transposé sur le mur sans changements. Elle a travaillé en collaboration avec Christian Ponton, qui était également sur le premier projet de murale. Staifany habite Rouyn-Noranda, où elle possède un atelier au centre-ville. Originaire de Val-d’Or, elle a complété un DEC en graphisme au Cégep de Rivière-du-Loup et un certificat en arts plastiques à l’UQAM.

L’artiste a d’ailleurs révélé qu’il y aurait une deuxième phase à la murale en 2016, avec des ajouts : « Une fois la phase deux de la murale complétée, le processus de production artisanale de la bière y sera représentée, de la cueillette des ingrédients de base, à la consommation entre amis ».  

Le projet CULTURAT est très stimulant à Val-d’Or puisqu’il donne naissance directement ou indirectement à de beaux projets où des artistes de la région peuvent démontrer l’étendue de leur talent. \


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.