Le tambour retentit, martelé par les quatre ou cinq hommes qui l’encerclent. Certains frappent en chœur, d’autres marquent le contretemps, parfois très fort, parfois plus doucement. Les voix des hommes, fortes, alternent entre le chant et le grondement. Elles partent des profondeurs de leur être pour venir jusqu’à nous, aussi profondément. Personne ne peut rester indifférent au tambour et au chant des Screaming eagles, car ils nous font ressentir et apprécier le côté sacré des chants des Anishnabeg (Algonquins).

Ces chants ancestraux leur ont été transmis par l’aîné du groupe, André Papatie. L’un des membres du groupe, Wayne Papatie, nous explique leur portée spirituelle : « On pourrait dire des chants de gorge, d’une certaine manière, oui. Ce sont des chants anciens d’une bonne centaine d’années. Maintenant, on chante aussi avec des paroles. Ça ne fait pas très longtemps qu’on a commencé à chanter avec des paroles. Ce sont des cris des plaines ou des paroles anciennes. On a notre propre langage algonquin avec le chant des tambours. »

Il voit bien, dans mon visage, que je suis intriguée par cette idée de « chant des tambours ». « C’est dur à expliquer, poursuit-il. C’est comme si on envoyait des prières par le rythme et le son du tambour. En chantant, on envoie des ondes positives au créateur. » Les prières sont variées, elles peuvent dépendre des circonstances et du style de danse qui les accompagnent, car traditionnellement, le tambour est toujours accompagné de danses. « Aujourd’hui, explique-t-il en prenant comme exemple la prestation donnée lors de la conférence de presse de CULTURAT, c’était comme un genre d’ouverture. C’était pour dire aux gens : vous êtes les bienvenus. » Les danseurs qui accompagnent les Screaming eagles varient. Ils ne font pas, à proprement parler, partie du groupe. Ils sont cependant nécessaires au « chant du tambour » et leur danse et leurs costumes traditionnels ont, eux aussi, toute une signification sacrée.

Fondé il y a une quinzaine d’années, alors que la plupart des membres du groupe étaient adolescents, ce groupe originaire de Lac-Simon performe lors de pow-wow et de rassemblements algonquins de la région. On peut également les entendre lors de conférences ou d’événements comme la conférence de presse organisée le 12 mai dernier par CULTURAT. Vous pourrez sûrement vivre l’expérience de les entendre dès cet été. Vous en aurez sans doute la chance, que ce soit à Rouyn-Noranda lors de la journée DIALOGUE du 7 juin ou lors d’un pow-wow dans une des communautés de la région. Pour suivre le calendrier des pow-wow de cet été, visitez le site de Tourisme autochtone Québec. Vous y trouverez autant les festivités régionales que celles qui auront lieu partout dans le Québec. Pas d’excuses pour ne pas aller faire un tour pendant les vacances! Et que la fête commence! \


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