C’est le jour même de son retour d’une résidence artistique en Irlande que l’artiste Marie-Ève Guindon, dite MEG, nous accorde une entrevue. Elle partage avec nous ses dernières expériences de création et nous livre les difficultés qu’elle rencontre en tant qu’artiste en région. De plus, elle nous dévoile en avant-première des œuvres inédites inspirées de son séjour au bord de la côte ouest.
Mais connaissez-vous MEG?… Oui! Celle qui fait du théâtre d’improvisation?… Ah non, c’est la scénographe!… Ou bedon la marionnettiste?… Non, l’illustratrice-bédéiste!… Oh, elle a également organisé des projections durant la semaine de la culture à Amos!… Vous aussi vous l’avez vue au bitchage de village à La Sarre?
En fait, MEG porte plusieurs casquettes. Elle se définit comme une artiste multidisciplinaire et touche de sa plume autant les arts de la scène que les arts graphiques. Perçue depuis quelques temps comme une agente de dynamisme culturel dans la ville d’Amos, elle s’étonne de ce « titre », et réalise par la même occasion que ses activités de création stimulent, par ricochet, la vie culturelle de ses voisins. Il est vrai qu’elle est impliquée dans plusieurs projets artistiques de la région.
Elle vient de plus d’étendre ses collaborations à l’international en participant à « Owenglin River », la résidence artistique de Clifden, dans le comté de Galway, en Irlande. Seule Québécoise de sa cohorte, elle a beaucoup apprécié son appartement avec vue sur la marina et les discussions autour de l’art avec son entourage résidentiel. MEG dit avoir été enchantée par la relation que les Irlandais ont avec l’art. Ils y accorderaient beaucoup d’importance et de valeur, tellement que les artistes locaux pourraient vivre de leurs œuvres. C’est loin de la réalité de l’art en Abitibi-Témiscamingue, exprime Marie-Ève qui déplore une sous-valorisation de l’art dans sa région. Elle estime avoir travaillé sans relâche pour aboutir à sa carrière actuelle et espère que ses efforts et son statut seront reconnus et récompensés un jour. Pour le moment, l’amour de son domaine l’amène à contribuer à des projets, même bénévolement.
Financièrement, se consacrer à l’art a des inconvénients que MEG connaît bien. Avec un emploi au cinéma d’Amos, son objectif est de vaquer le plus possible à la création, car son esprit foisonne d’idées et elle éprouve toujours le besoin de s’exprimer. Quant au support de ses idées, il varie au gré de son inspiration. Après tout, pourquoi se limiter quand on a autant de cordes à son arc? La photographie devrait d’ailleurs s’arrimer à l’arc de MEG. Elle y songe depuis qu’elle a pris un grand plaisir à immortaliser de superbes paysages irlandais. Partie avec l’idée de réaliser des illustrations avec des couleurs tirées de produits naturels bruts, elle a été séduite, en cours de route, par les coquillages sur les plages. Elle les a donc intégrés dans un nouveau projet qui est en maturation. Les photographies reliées au présent article nous donnent un aperçu du travail de MEG durant le mois d’avril, à Owenglin River. Les teintes comportent du café, des fraises, des bleuets, du vin rouge, du thé Earl Grey! Après tout, n’est-ce pas le propre du créatif de n’être point conventionnel?! \