Les salariés ainsi que les bénévoles sont unanimes : la télé communautaire est une nécessité à l’ère de la câblodistribution et d’Internet. En effet, c’est une télé qui nous parle de nous, de notre milieu de vie et de ce qui nous entoure. Une télé proche de la communauté, proche des gens. De plus, elle repose sur l’implication des citoyens, porteurs de projets culturels, sociaux, ludiques, religieux, etc. Bref, une télé faite par la communauté, pour la communauté. C’est peut-être l’un des rares services à avoir été épargnés des coups de boutoir gouvernementaux. Et pour cause !

Originaire de la France, Bertrand Couetoux vit à Amos. Depuis bientôt trois ans, il anime des émissions et développe des projets à la télé communautaire d’Amos. Son engagement se justifie par un souci didactique. Dans les projets qu’il porte, il souhaite amener les téléspectateurs à observer une pause autoréflexive, à faire des choix éclairés. C’est également pour lui l’occasion de proposer aux téléspectateurs une immersion dans des zones qui leur sont étrangères, afin qu’ils puissent découvrir d’autres choses, d’autres personnes, d’autres manières de penser, d’autres conceptions du monde.

Toutefois, le directeur fondateur de la télé communautaire à Amos, Raymond Lemay, concède qu’il a connu des jours meilleurs en quinze ans d’existence. M. Lemay se souvient des débuts de la télé communautaire d’Amos non sans une petite émotion dans la voix. À l’occasion du quinzième anniversaire de la chaîne, il jette un coup d’œil furtif sur le passé pour s’apercevoir que la population s’impliquait plus avant. Il pense également que la tâche va être plus compliquée pour la relève à cause d’Internet et des nouvelles habitudes de consommation des images. Cependant, malgré les anicroches, l’entrain des personnes impliquées reste palpable.

Les équipes de la plupart des chaînes de télé communautaire ont pour particularité d’être composées de personnes jeunes et dynamiques, qui sont revenues s’établir en région après un séjour à l’extérieur pour des raisons professionnelles ou estudiantines. Leur préoccupation consiste à ne pas s’éloigner des Témiscabitibiens en proposant une grille-horaire ancrée dans l’actualité régionale. Chloé Poitras-Beaulé a repris la direction de TV Témis depuis peu. Elle n’a pas modifié la grille-horaire, mais elle travaille à consolider les moyens de financement de la chaîne. Elle s’enthousiasme des opportunités qu’offre la télé communautaire et de l’apport de celle-ci au développement régional.

Les émissions présentées à la télé communautaire se veulent avant tout le reflet des préoccupations de la région. Ainsi, le Fonds de production et de diffusion télévisuelle, doté d’un montant de 75 000 dollars, a été créé pour permettre à des particuliers et des organismes de proposer du contenu télévisuel régional. Ce faisant, la télé communautaire participe activement à la vie de la collectivité, car elle promeut la mission et les activités des organismes communautaires, et appuie les producteurs et les créateurs locaux. « Désormais, tout le monde peut faire de la télé », se réjouit Marika Jacob,  présentatrice et coordonnatrice à TVC9. La nouvelle saison de la chaîne, qui s’étend du 19 janvier au 17 mai, reflète l’ancrage régional de la grille-horaire. Selon Isabelle Luneau, il s’agit de continuer à offrir des programmes représentatifs de la communauté. Ces émissions offrent des découvertes culturelles, plongées dans les paysages bucoliques.  C’est un contenu témiscabitibien pour la population témiscabitienne ! 


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