Invité à présenter une conférence le 13 mars dernier dans le cadre du Forum Avantage numérique, à Rouyn-Noranda, le réalisateur Éric Morin a discuté avec le public des différentes façons de créer un récit en tenant compte des nouvelles technologies. Celui qui agit à titre de réalisateur multimédia pour Moment Factory est revenu sur sa carrière, son rapport aux histoires et ses derniers projets.

LA PLURALITÉ DES ARTS

Natif de Rouyn-Noranda, Éric Morin a toujours souhaité raconter des histoires à travers des formes d’art multiples. C’est d’abord dans le domaine musical qu’il s’est compromis à la fin des années ‘90 et au début des années 2000, alors qu’il était musicien pour un groupe rock. Une fois ses études en cinéma terminées, M. Morin a rapidement fait sa place en télévision, mais ce n’est que dans les années 2010 que paraissent ses premiers longs métrages, qui sont pour lui l’occasion de confirmer son amour des humains et des histoires. 

LES DÉFIS DU NUMÉRIQUE

Avec Moment Factory, Éric Morin a contribué, entre autres, à la création d’une immense projection numérique sur la façade du Campus MIL de l’Université de Montréal, en plus de conceptualiser des parcours immersifs pour plusieurs zoos dans le monde. Son plus récent engagement, avec le Zoo de Toronto, s’intitule Terra Lumina. Il s’agit d’un parcours au cours duquel le visiteur découvre la Terre en 2099, alors que l’Homme a réussi à freiner les changements climatiques et à redonner vie à la nature.

Pour M. Morin, qui avait peu d’expérience avec les technologies utilisées dans la réalisation de ce type de projet, les défis étaient nombreux. Comment assurer la transmission d’une histoire complète, empreinte d’émotions, chez un public qui progresse dans l’environnement et qui est libre de sélectionner en tout ou en partie l’information offerte? Afin de répondre à ces questions, le réalisateur a analysé différentes œuvres et expériences. Il a trouvé des similarités, notamment, avec la visite d’un musée, où le visiteur peut choisir de lire tous les écriteaux ou de simplement se laisser submerger par les tableaux. Dans les deux cas, il vivra une série d’émotions et prendra connaissance d’un certain récit, mais sous des formes différentes.

L’OMNIPRÉSENCE DU CINÉMA

Malgré ses engagements avec Moment Factory, le cinéma continue d’occuper une place de choix dans le travail artistique d’Éric Morin, qui planche actuellement sur un long métrage : « C’est toujours le but de fond, je veux faire un film le plus souvent possible. Je suis en début d’écriture pour un troisième qui est encore en rapport avec la musique et qui est plus mon hommage à Montréal des années 2000. »

Si la concrétisation de ce dernier projet risque de s’étendre encore sur plusieurs années, on peut croire que ce sera l’occasion pour Éric Morin d’explorer, encore, les façons de livrer un récit unique, émotif et multisensoriel.