Depuis 2009, à la suite d’une motion adoptée à l’unanimité à la Chambre des communes, le mois de juin est devenu Mois national de l’histoire autochtone. Le 21 juin est même déclaré la journée nationale des Autochtones. Cette démarche vise à célébrer le patrimoine culturel des Premières Nations et la diversité de leurs collectivités. Pour souligner la riche contribution de ces peuples à la société canadienne, de nombreuses activités sont organisées un peu partout au Canada durant le mois de juin. Le Québec n’est pas en reste.

En Abitibi-Témiscamingue, les célébrations iront bon train cette année. En effet, l’année 2014 coïncide avec le quarantième anniversaire du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or (CAAVD). En conséquence, le centre concoctera une programmation qui saura en séduire plus d’un. Nadia Lagueux, agente de communication au CAAVD, promet un spectacle en plein air gratuit le 21 juin, avec deux volets : le premier, plus folklorique, sera composé de danses et de chants traditionnels; quant au second, il sera agrémenté de musique moderne et contemporaine. Madame Lagueux espère accueillir plus de 2000 personnes à cette activité.

Cette journée d’activités festives ne sera pas l’unique dans la région. En effet, dans plusieurs autres communautés, des manifestations seront tenues pour permettre à la population d’aller au contact des Autochtones et de leur culture. Pour la deuxième année consécutive, Pikogan organisera un pow-wow les 21 et 22 juin. La cérémonie d’ouverture débutera à midi, le 21, puis les célébrations continueront jusqu’au lendemain.

Selon André Mowatt, agent de développement touristique, « le pow-wow est une activité de rassemblement. Il favorise la rencontre entre les différentes communautés. C’est également une véritable opportunité pour Pikogan et pour les artisans, puisqu’ils ont la possibilité d’exposer leurs créations et de faire connaître leur travail. » Isabelle Mapachee, danseuse traditionnelle, abonde dans le même sens, en rappelant que le pow-wow n’a plus son sens originel puisque les communautés ne se font plus la guerre. « C’est un événement festif », commente-t-elle, avec son rire amusé. Mme Mapachee, qui a déjà organisé plusieurs pow-wows, pense que c’est également une expérience spirituelle. « Chaque regalia [costume] a sa signification. Le danseur a une responsabilité. Moi, j’ai dansé pour une dame qui allait mourir. C’est elle qui m’a inspirée pour mon regalia », raconte-elle.

Des pow-wows seront organisés durant tout l’été dans d’autres collectivités. Au Lac-Simon, le rassemblement aura lieu du 19 au 21 juillet. Lac-Simon en est à la dixième édition d’une activité devenue une tradition. En août, le 23 et 24, ce sera au tour de Temiscaming First Nations d’organiser le sien. Toute la population est invitée à aller à la rencontre de la culture autochtone durant ces manifestations culturelles.

Les activités commémoratives du Mois de l’histoire autochtone s’inscrivent dans une perspective de sensibilisation et de promotion. Tourisme Abitibi-Témiscamingue a d’ailleurs créé un nouveau poste récemment afin de promouvoir la culture autochtone dans la région. En ce sens, Caroline Lemire, coordonnatrice en développement auprès des premières nations à Tourisme Abitibi-Témiscamingue, met sur pied une structure organisationnelle et communicationnelle pour favoriser la promotion de cette culture. L’organisme espère non seulement ériger des ponts entre la culture autochtone et le reste de la population, mais aussi assurer aux communautés autochtones des retombées économiques par le développement du tourisme.


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