Le 8 septembre se déroulait l’événement Vues d’ici. Suivant le thème du Festival de cinéma des gens d’ici, huit cinéastes ont présenté des courts-métrages de haut niveau, produits spécialement pour le Festival. Ayant été soutenus techniquement et financièrement par le FCGI, les réalisateurs d’ici ont exposé leur vision du futur. Un futur sombre si l’on se fie aux sujets abordés dans leurs productions.
François Charrette propose un esthétisme gore avec des pointes d’humour dans son film La faim, où il présente une Abitibi infestée de zombies. Patrick Brodeur et Christian Leduc livrent leur film L’assurance dont la direction photo est bien ficelée et qui emploie des acteurs de talent. Jonathan Levert offre World Corporation, un film politique avec un décor bouleversant racontant l’emprise de l’industrie minière sur la région. Suite à la présentation de son film, Levert fait appel au gouvernement afin qu’il se penche sur l’impact écologique des minières et forestières en région. Jonathan Foucault présente Assaut, un film post-apocalyptique où les chorégraphies de combat sont admirables. Virgil Héroux-Laferté dévoile BMX, un film touchant traitant de l’amitié et de la solidarité. Philipe-David Gagné révèle Newton Lux, un film poétique présentant une relation amoureuse entre adolescents ayant pour trame de fond la fin du monde.
BTY, une robot-pute
Jason Paré est un cinéaste originaire de Val-d’Or
ayant plus de 30 courts-métrages à son actif. Il signe BTY, un film de science-fiction à l’univers glauque traitant de l’émancipation des opprimés. « Mon idée, c’était de faire un croisement entre Blade runner de Ridley Scott et Gina de Denys Arcand. Au lieu de faire un film de robots, mais avec un esthétisme de film noir comme dans Blade runner, je me suis dit que ça serait intéressant de donner un esthétisme que je nomme white trash » explique le réalisateur. Les lieux de l’Abitibi et l’univers interlope de Val-d’Or l’ont inspiré pour BTY. C’est la thématique du futur qui l’a incité à soumettre un projet puisque c’est un accro de science-fiction. Pour Jason Paré, le FCGI est un événement culturel important. C’est une fenêtre sur la région : « Pour les cinéastes qui habitent en région, c’est un stimulus à la création tout simplement. Quand on est à l’extérieur, comme dans mon cas, c’est surtout une opportunité de revenir en région pour faire un projet. » Et le futur? Jason Paré se dit confiant en l’humanité. Son espoir? Que l’humain puisse explorer la galaxie.
Les réalisatrices de la région
La seule ombre au tableau lors de cette soirée fut l’absence de femmes cinéastes pour cette troisième édition. Il aurait été intéressant de connaître la vision du futur d’artistes féminines de la région. « Les jeunes réalisatrices, nous sommes très ouverts à les accueillir. Je pense qu’il y en a de plus en plus qui passent par le programme de cinéma au Cégep et en multimédia. Je pense que ce n’est qu’une question de temps avant que l’équilibre se rétablisse » indique Paul-Antoine Martel, organisateur de FCGI.