Whabogni Wapachee, 16 ans, se qualifie comme une autochtone urbaine, elle s’est inscrite au cours pour découvrir sa culture. Pour Pier-Ann Landry, élève de 17 ans, ce sont les traditions des Amérindiens qui la fascinent. « Je m’intéressais beaucoup à leur spiritualité, je voulais en savoir plus sur leur mode de vie », relate la jeune femme. Leur enseignant, Jean-Philippe Pichon, argue que « la culture autochtone, c’est une grande partie de l’histoire du Québec et du Canada qui a eu tendance à disparaître avec les années, c’est une partie importante parce que c’est la base de notre histoire. Sans eux, nous ne serions pas ici aujourd’hui en 2012. »


L’un des objectifs du cours est de favoriser la persévérance scolaire chez les jeunes autochtones. « C’est une option intéressante pour amener davantage d’autochtones au bal des finissants », affirme le professeur. Pour Whabogni, le cours est une source de motivation scolaire. « À un moment donné, le prof a dit qu’il allait certainement avoir une collègue autochtone à l’école, ça m’a motivée à continuer mes études. Quand on est allés à Kitcisakik, ça m’a ouvert les yeux, j’aimerais travailler dans les communautés, aider le monde, car je sais que ce n’est pas tout le temps rose là-bas », confie l’étudiante. Le cours optionnel vise également à créer des ponts entre les peuples, il vise à éliminer les préjugés. « Souvent, les préjugés, c’est l’ignorance où l’on ne connaît pas suffisamment l’autre personne », relève Jean-Philippe Pichon. Il indique que les autochtones et les allochtones auront à se fréquenter davantage dans les prochaines années, notamment dans les milieux de travail, dans les lieux publics.


Les jeunes femmes sont enthousiastes face à leur expérience. « Nous avons appris beaucoup de choses, comme les pensionnats, les conditions dans les réserves », dit l’une d’entre elles. « Ce qui m’intéresse le plus c’est l’art, comme les capteurs de rêves que nous avons faits en classe », soutient Whabogni. Pier-Ann mentionne : « J’ai apprécié quand l’archéologue est venu en classe, on a appris la façon dont les Amérindiens mangeaient, comment ils faisaient leurs pots, leurs modes de chasse, c’était vraiment intéressant. » Les élèves ont pu se familiariser avec la langue algonquine, la spiritualité, le statut et les conditions de vie des Amérindiens au Canada, ils ont été outillés pour déconstruire les mythes entourant la réalité des premiers peuples.


« Je suis contente de l’impact du cours sur les gens, la plupart ont dit que s’ils entendaient un préjugé, ils allaient défendre les autochtones », souligne Whabogni. L’enseignant et les deux élèves s’entendent pour dire que les liens se tissent plus facilement entre les deux peuples ces dernières années et que les barrières culturelles vont tomber avec la connaissance et la communication avec l’autre. 


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