Toute petite, Dominique Tonetti se fascine déjà pour la beauté de la nature. Pendant des années, elle collectionne les galets qu’elle récolte le long de la rivière Harricana. Aujourd’hui, ceux-ci complètent le charme d’une maison qu’elle a elle-même conçue, non pas en pierre, mais en paille.
Alors que Dominique complète sa maîtrise en architecture, la maison familiale à La Motte exige des travaux majeurs. En raison de contraintes budgétaires, l’idée de repartir à zéro avec des matériaux récupérés et locaux est lancée. « Au début, j’avais peur. Construire avec des matériaux trouvés dans la nature plutôt qu’au magasin, ce n’était pas dans mon curriculum scolaire. C’est au fil de mes recherches que c’est devenu une passion », indique l’architecte. Elle poursuit avec un constat surprenant : « Si le budget avait été plus grand, la maison de mes parents n’aurait pas eu la chance d’être aussi écologique, efficace et belle. »
Premier essai
Dominique met d’abord ses connaissances à l’épreuve en construisant un garage dont les murs sont en paille, le toit en panneaux structuraux fabriqués à La Motte et la charpente en bois récupéré d’une grange écroulée sur le terrain. « Plusieurs personnes de notre entourage ont “mis la main à la paille”. L’expérience m’a énormément appris. Après avoir construit le garage de mon père, j’étais convaincue de la démarche et prête à construire la maison de ma mère! »
Une demeure accessible
Les goûts de sa mère, Gabrielle Dessureault, une femme sensible à la cause environnementale, se reflètent partout dans la maison. Ses besoins particuliers ont aussi influencé les plans du domicile. Atteinte de la sclérose en plaques, elle doit se déplacer en chaise roulante. Ce critère de conception a inspiré sa fille : « Selon moi, pour s’inscrire dans le développement durable, toute nouvelle construction devrait être prévue selon des principes d’accessibilité. La durabilité signifie aussi de pouvoir facilement s’adapter à toute éventualité, comme celle de perdre une partie de sa mobilité. »
Mme Dessureault ne tarit pas d’éloges sur sa demeure qu’elle habite avec son mari Bruno Tonetti depuis 2002 : « J’en suis fière et j’y suis tellement heureuse! Chaque élément porte une valeur sentimentale, comme les galets de ma fille qui ornent maintenant le bas des murs cimentés. » Quant à Dominique, elle perfectionne son art via son entreprise Solisterra à Kazabazua dans la Vallée-de-la-Gatineau. Elle souhaite que plusieurs imitent ses parents qui ont su choisir une option adaptée à leur milieu, à leurs goûts et à leurs besoins. \