Je ne sais pas qui tu es, toi qui lis ces lignes sur un sofa, dans une voiture, dans un café, au dîner ou à la pause, sur une plage, chez des amis ou dans une librairie, au Témiscamingue ou en Abitibi… Je ne sais trop qui nous sommes, mais voici les mots qui me viennent pour dire cette saison qui est nôtre au présent.

Les dégels. Les eaux qui bougent.

Les grues, les outardes, les malards…. les huards dans les nuits chaudes. Les couleuvres, tortues, crapauds… les grenouilles par centaines dans les marais. Les  scarabées, les libellules, les taons, les fourmis, les coccinelles… les « Papa! les mouches à feu! » Les grillons et le rythme indolent des après-midi sans histoires. Les souris, les campagnols, les musaraignes… les écureuils dans la clarté boréale. Les frênes, les trembles, les bouleaux jaunes, les aulnes, les chênes et autres verts, de toutes les teintes, sous les élans des vents.

L’écho de la route au bord du lac. Les touristes en vacances. Les arômes. Les bouquets. Les éclairs, les coups de tonnerre, les forêts calcinées. Les heures de feu. Les combattants d’incendies.

La moiteur huileuse de la cabane à patates frites… L’incessante recherche de logement, les trop rares déménagements. Les last-call. Les nuits criardes du centre-ville. Les levés de soleil sur les bouteilles vides.

Les brochets, les dorées, les truites… Les p’tits fous, dans le lac. Les plages qui débordent de monde. Les lignes à l’eau. La femme enceinte allégée par la rivière.

Les gens qui travaillent sans cesse. Les prières des aînées. Les festivals. Les longues fins de semaines et les vacances de la construction. Les canicules et les moussons. Les parties de soccer, les parties de pétanque, les parties de baseball… les parties sans arbitres. Les tondeuses à gazons. Les dimanches matin.

Les nuages à hauteur des regards, les cumulus et autres blancs dans le ciel… les nuages de moustiques, les nuages de pollen, les nuages d’éphémères, les nuages de boucane.

Les vêtements légers sur les cordes à linge. Les cordes à danser. Les enfants à leur dernière journée d’école. Les enseignantes en congés.

Les « trop eu de neige ou pas assez ».  Les gelées de mai, les gelées de juin ou les gelées de juillet qui sait? Les récoltes. Le parfum du foin fraîchement coupé et celui du fumier. La pluie qui tombe, le soleil qui plombe sur nos jeunes champs. Les courses de stock-car. 

Les théâtres de nos vies, les faux-semblants de documentaire, les relèves émergentes, les musiques étrangères aux grands-parents. Les saveurs et les festins. Les sons comme autant de chansons. La lumière et l’horizon. Les sens aux aguets, les journées qui ne meurent jamais. Les « Papa! Un arc-en ciel!!! »

Les silences bavards. Les exclamations sans nombre. Les symphonies du hasard.

L’été


Auteur/trice