L’Atelier Les Milles Feuilles reçoit Luc Brévart
Cartographie à rebours
Par EVELYNE PAPILLON
L’artiste-graveur français Luc Brévart, dont on peut voir les œuvres à la Salle Augustin-Chénier, travaillera à l’Atelier Les Mille Feuilles à partir du 23 juin et partagera sa technique de photogravure avec une dizaine de membres de l’Atelier les 26 et 27 juin. Une belle occasion pour les artistes-graveurs d’échanger entre eux et d’élargir leur réseau.
Terra Incognita, sur les traces De Troyes. À partir du 1er juillet et jusqu’au 5 septembre, c’est au Lieu historique du Fort-Témiscamingue que l’on pourra voir ces œuvres. « Le concept vient de l’idée qu’au 16e siècle, à leur retour, les explorateurs faisaient appel aux cartographesqui eux-mêmes recréaient les cartes selon ce qu’ils projetaient. », explique Joanne Poitras, cofondatrice de l’atelier les Mille Feuilles.
Luc Brévart a donc refait des cartes historiques, inspirées de celles trouvées dans les bibliothèques nationales et dans les atlas, selon sa vision particulière, recréant ainsi l’histoire de Pierre Chevalier de Troyes. Il emploie pour ce faire la photogravure, un mélange de techniques anciennes et modernes : des cartes sont dessinées, puis photographiées; des plaques sont ensuite brûlées et une presse complète le processus. « L’artiste-graveur est un peu un moine : son travail est laborieux », rappelle Mme Poitras.
Luc Brévart est aussi l’instigateur d’une biennale du livre d’artiste en France. Les Mille Feuilles ayant édité plusieurs livres d’art, dont Là, cela donne une autre belle occasion d’échanger. Joanne Poitras (également fondatrice de la Biennale internationale d’art miniature à Ville-Marie) et Marylise Goulet avaient déjà eu la chance de créer dans l’atelier de M. Brévart par le passé. Le recevoir en résidence est donc un agréable retour des choses, soutenu par le Fonds des arts et lettres de l’Abitibi-Témiscamingue.
Rappelons que l’Atelier Les Milles Feuilles est un organisme à but non lucratif où diverses techniques de gravure sont pratiquées. Céline Dallaire, artiste et professeure, parle entre autres de sérigraphie, de presse à eau forte, de presse pour linoléum et de lithographie. « On fait davantage de production, mais avec l’acquisition d’une autre pièce, nous commençons maintenant à pouvoir exposer plus d’œuvres », explique Mme Poitras. La variété des techniques employées et des thèmes abordés donne autant de trésors. Les contrastes, les superpositions, les textures et les couleurs deviennent le témoignage d’une époque tout en ravissant les yeux.