Qu’on fasse appel à une accompagnante ou qu’on opte pour des méthodes douces de gestion de la douleur, l’enfantement prend doucement un nouveau visage. Les méthodes alternatives d’accouchement et de préparation à l’arrivée d’un nouveau-né s’attirent la sympathie de plus en plus de gens. Les mères souhaitent vivre pleinement leur grossesse et maximiser leur potentiel lors de l’accouchement. Les pères s’impliquent plus que jamais dans tout ce processus longtemps réservé strictement aux femmes.
Pour Josée, mère d’un magnifique poupon de deux mois, il était clair que le suivi de sa grossesse ne passerait pas par les chemins traditionnels. « Je savais qu’en vivant une grossesse, j’allais avoir besoin d’en parler beaucoup. Je voulais sentir que la personne qui m’accompagne serait là pour m’écouter et répondre à mes questions, dit-elle. Je souhaitais me tourner vers une approche humaine et personnalisée. » C’est ce qu’elle a retrouvé auprès d’une accompagnante à la naissance.
Être préparés, soutenus, accompagnés
Bien que leur formation ne soit pas aussi poussée que celle des sages-femmes, les accompagnantes s’intègrent tranquillement dans la sphère des praticiens en obstétrique de la région. Comme leur titre l’indique, elles accompagnent les couples à raison de quelques rencontres pendant la grossesse et après la naissance, et elles assistent généralement à l’accouchement.
Un des rôles de ces praticiennes est d’aider les couples à préparer la venue du bébé par l’élaboration d’un plan de naissance. Ce dernier stipule entre autres la position d’accouchement, le désir que ce soit le plus naturel possible ou non, ainsi que d’autres informations concernant le déroulement de l’accouchement pour que toutes les personnes qui assistent soient au même diapason. « On va aider les couples à découvrir leur plein potentiel et voir ce qu’ils ont envie de vivre comme expérience. On ne portera pas de jugement et on ne choisira pas à leur place en disant « Voici ce qui est bon pour vous ». L’accompagnante donne les informations et soutient le couple, peu importe ses décisions, car c’est elle qui s’adapte aux besoins des parents, pas l’inverse », souligne Karine Murphy, de l’alliance des accompagnates de l’Abitibi-Témiscamingue
L’écoute est aussi un volet important d’un service d’accompagnement. Expériences passées, craintes présentes, angoisse face au futur font parties des sujets abordés lors des rencontres, selon les besoins du couple. « Par exemple, si c’est le second bébé, on discutera du premier accouchement, ce qu’ils ont et n’ont pas aimé. Et s’il y a des blessures, on va voir ce qu’on peut faire pour essayer de les guérir, afin de partir sur un terreau riche et non accidenté. »
Un accouchement actif pour les papas
L’accompagnante va remettre au père les outils utiles à son implication et l’épauler dans ses démarches. « Jamais elle ne prendra sa place. Son rôle est complémentaire », insiste Karine. Sans être la garantie d’un bon déroulement à l’accouchement, cette dernière permet une meilleure assimilation des événements et les difficultés rencontrées sont plus facilement surmontées, « parce que les parents ont été dans leur plein pouvoir et qu’on n’a pas tout organisé à leur place ».