Le deuxième album des auteurs-compositeurs-interprètes, Justine Laberge et David Bussières, Chasser le malheur, est en continuité avec Lever l’ancre, paru en 2007, avec en prime un petit groove venant de l’expérience de scène acquise lors de leur tournée. De belles harmonies de voix enjolivent des airs électro-rock accrocheurs sur cette coréalisation de Bussières et de Cristobal Tapia de Veer (Bran Van 3000). Vous saurez tout de suite si vous aimez ou non, car la musique est léchée, très accessible, et le ton de voix varie peu. Le style musical s’approche de celui de Stefie Shock, à la différence qu’ici c’est une voix féminine qui occupe le premier plan. Ces coquets chanteurs se sont permis une reprise festive du Poinçonneur des lilas, du légendaire Serge Gainsbourg, qui leur sied à merveille. Leur album traite d’aspects déplaisants de la vie, et, paradoxalement, le fait sur des airs entraînants. Alfa Rococo critique autant le manque d’humanité du monde du travail que les excès de la société des loisirs, nouvelle forme contraignante de conformisme. Les textes, teintés d’optimisme et d’idéalisme, où l’on évoque le besoin des autres, sont rehaussés par une musique dansante pour bien « chasser le malheur ». Les mélodies à la fois douces et énergiques ont le mérite de nous communiquer le pep nécessaire pour passer à travers ce rude hiver.

3/5 


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