Afin de créer une ambiance de fête, la Troupe À Cœur ouvert propose Festivitas, une grande production à mi-chemin entre la comédie musicale et le théâtre qui tiendra l’affiche en décembre à La Sarre. Dans ce spectacle présenté du 21 au 30 décembre, 22 chansons transporteront les spectateurs dans différentes époques, du début de la colonisation jusqu’à nos jours.

Sur scène, la troupe a réuni 55 comédiens, âgés de 7 à 85 ans, qui racontent et chantent l’histoire de la région.

« Ce sera très festif et avec une touche humoristique. Une belle façon de célébrer les centenaires que nous avons eus dans la région avec La Sarre, La Reine et Macamic », assure Donald Renault, président de la troupe, qui mentionne que si la joie des Fêtes est omniprésente, le texte n’épargne pas le caractère parfois rude et difficile dans lequel l’Abitibi-Témiscamingue a été bâtie.

Dans la peau des personnages se cachent des acteurs aux mille visages : des étudiants, des retraités, des travailleurs et des profs engagés qui ont tous décidé de se lancer dans cette folle odyssée de monter un grand spectacle du temps des Fêtes. De l’intérieur, certains comédiens expliquent que « c’est ainsi que grand-papa deviendra un acteur convaincant, que l’infirmière dansera comme une Geneviève Guérard et que le comptable garrochera “Le père Noël c’t’un Québécois” comme si leurs vies en dépendaient ».

Un spectacle de cette envergure, toujours selon le président, représente des mois de préparation, presque un an en fait, pour l’écriture, la planification et la conception des décors. Pour leur part, les comédiens ont amorcé leurs répétitions en septembre. La mémorisation des textes, des chansons et des pas de danse représente un ensemble complexe. Pour le volet théâtral, ils sont encadrés par Daniel Morin, directeur artistique et metteur en scène, alors que Jocelyne Beaulieu, directrice musicale, leur enseigne les chants. En ce qui concerne les pas de danse, le travail revient aux chorégraphes Geneviève Melançon et Janick Boissonneault.

On pourrait presque croire à une formule Broadway en Abitibi, laissent entendre certains membres de la troupe! Il faut dire que ces acteurs de tous les profils s’apprêtent à remporter leur pari : à un mois du premier spectacle, déjà 1000 billets avaient été vendus pour Festivitas au ticketacces.net et à la Maison de la Culture de La Sarre (1 866 891-6342). 

Entreprise d’économie sociale

C’est en 1982 qu’a été lancée La Troupe À Cœur ouvert. Au départ, le projet a été porté par des irréductibles du théâtre qui ont su propager leur enthousiasme et ont rendu possible la production de pièces de théâtre d’été. L’éventail s’est rapidement déployé pour ajouter des œuvres dramatiques et, plus tard, des spectacles musicaux.

« C’est une manière de rendre l’art plus accessible en présentant le théâtre aux gens. Avec Le Paradis du Nord, il s’est même forgé une nouvelle fierté régionale », constate M. Renault.

La troupe n’est pas qu’un cercle d’initiés aux arts de la scène : il s’agit aussi d’une entreprise d’économie sociale.

« La troupe montre qu’il est possible de créer des maillages entre l’économique et la culture », insiste le président.

C’est ainsi que la troupe ne porte pas que des fruits culturels, c’est aussi le moteur d’un engagement social et régional. Tant par des séries thématiques (avec le projet La vie au quotidien) que par la formation d’une relève culturelle avec l’École des Arts de la scène, parrainée depuis 2008 par la troupe. L’école se donne pour champ d’exploration le théâtre, la comédie musicale, le chant, la musique, la danse et les arts, autant de disciplines que de mentors disponibles. 


Auteur/trice

Lise Millette est journaliste depuis 1998, tant à l'écrit qu'à la radio. Elle a également été présidente de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). En Abitibi-Témiscamingue, elle a été rédactrice en chef de L'Indice bohémien en 2017 et depuis, elle continue de collaborer avec le journal.