Je tiens à réagir à la lettre d’humeur de Philippe Marquis, sous le titre Labourer doucement nos raisons, parue dans votre édition du mois de décembre 2010.

Je suis le coordonnateur d’une coopérative de solidarité en agroalimentaire dont la mission est de promouvoir et de rendre accessibles les produits de la région par le biais d’internet. Ce concept, basé sur le principe des marchés de solidarité que l’on retrouve dans presque toutes les régions du Québec, permet de répondre à un besoin de la population à longueur d’année : manger sainement en encourageant les producteurs et l’économie de la région.

Les activités de Saveurs Abitémis ont débuté en juin 2010, après trois ans de
travail bénévole acharné pour faire éclore ce projet. Actuellement, Saveurs Abitémis permet à la population de se procurer quelque 650 produits différents issus d’une quarantaine de producteurs de l’Abitibi-Témiscamingue, tels que de la viande, des fruits et légumes, des fromages, du pain et une multitude de produits transformés régionalement.

Il est certain que les produits régionaux ne peuvent pas rivaliser au niveau des prix avec les produits issus des multinationales, ces grosses entreprises ayant l’avantage des économies d’échelle. Toutefois, l’avantage de consommer des produits régionaux est de vous garantir une qualité, ainsi que l’assurance qu’ils ne contiennent pas d’additifs tels que le nitrite de sodium généralement utilisé pour conserver les aliments industriels.

De plus, se procurer des produits par le biais de la coopérative permet aux
producteurs d’obtenir une meilleure part des profits. Saviez-vous que les marges
de profit des épiceries sur les produits régionaux varient entre 30 et 50 % ?
Comme coopérative, nous ne prélevons que 15 % afin de financer nos activités. Faites le calcul.

Nous tenons à remercier les fidèles consommateurs qui croient au projet depuis le début en achetant leurs produits régionaux par le biais de notre coopérative. Grâce à eux et au bouche-à-oreille, nous allons réussir à devenir une alternative intéressante à l’épicerie traditionnelle. Est-ce une utopie que de croire à l’indépendance agroalimentaire de notre région ? Si c’est le cas, une dirigeante de l’UPA que j’ai rencontrée il y a quelque temps aura eu raison. Elle me disait : « Des projets comme le vôtre, j’en ai vus en masse. Ils sont tous morts ! »


Régionalement vôtre,


Frank Meriel, coordonnateur




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