Nous avons entamé, dans le dernier numéro, une série d’articles visant à faire connaître des œuvres de l’espace public qui ont été réalisées dans le cadre de la Politique québécoise d’intégration des arts à l’architecture, mieux connue sous le nom de « Politique du 1 % ». Nous vous présentons, ce mois-ci, les créations du sculpteur Luc Boyer.

C’est en 2005 que Luc Boyer réalise son premier projet d’intégration des arts à l’architecture, que l’on peut voir au Théâtre Télébec de Val-d’Or. Il s’agit d’une sculpture d’aluminium, de granit noir et de bronze, d’une hauteur de 28 pieds. Son plus récent projet a été réalisé en 2008 lors de la construction du Centre de recherche sur le cancer de l’Université McGill, situé sur la rue des Pins à Montréal. Réalisation ambitieuse, cette sculpture monumentale extérieure en acier oxydé s’élève à 35 pieds.

Fidèles à sa démarche artistique et à sa signature, ces projets d’intégration ont ceci de différent pour l’artiste qu’ils sont réalisés avec des matériaux durables plutôt qu’éphémères. « Il faut que ça résiste au temps », dit l’artiste. Il s’agit d’ailleurs d’un défi de taille pour des oeuvres qui sont installées dans des lieux publics, exposées aux aléas du climat et du vandalisme.

 

Savoir composer avec les contraintes
Il n’en reste pas moins que pour un sculpteur, les restrictions techniques sont habituelles. « On est toujours un train de travailler à l’intérieur de contraintes : contraintes de matière, de format, de transport, de budget, de délai, etc. Le défi est surtout de créer une œuvre qui soit emblématique de la vocation de l’édifice », raconte l’artiste de Rouyn-Noranda.

En effet, les œuvres réalisées dans le cadre du 1 % doivent respecter certains critères établis par un architecte et un comité de suivi, lequel donne souvent les grandes lignes thématiques du bâtiment. Ces thématiques dirigent en quelque sorte la création de l’artiste. « Ça peut être intéressant quand on découvre de nouvelles pistes, mais il ne faut pas s’égarer. Si un thème ou un projet ne m’inspire pas dès le premier contact, alors je n’embarque pas. Il faut que ça m’allume tout de suite », confie Luc Boyer.

Si on lui demande laquelle des sculptures il préfère, Boyer répond : « Je suis très fier des deux projets, mais celui de McGill est beaucoup plus proche de mon travail actuel. Ce fut comme un transfert : matériau éphémère à permanent, format humain à format monumental. » S’il imaginait un projet un peu fou, ce serait que les projets d’intégration des arts à l’architecture se multiplient. « Et si le secteur privé emboîtait le pas? » rêve à haute voix l’artiste. Il y aurait en effet de quoi métamorphoser une ville en musée à ciel ouvert. Alors voilà, l’idée est lancée!



Auteur/trice