Ceux qui n’ont pas la chance de connaître Élizabeth Carle ignorent encore ce qu’est un vrai bon pain (pauvre eux). Comme il n’existe pas de journal régional dédié au pain, nous n’avons eu d’autre choix que d’aborder l’autre volet de sa création : l’écriture. En 2008, Élizabeth Carle publiait aux éditions Vents d’Ouest son premier recueil de nouvelles, La Toile blanche, après s’être distinguée en remportant le Prix littéraire de l’Abitibi-Témiscamingue et le Prix littéraire de la Correspondance « Les Sévignales », à Vitré, en France.

Cette apprentie écrivaine (comme probablement elle seule se qualifie) est récipiendaire d’une bourse du Conseil des Arts et des Lettres et s’affaire à l’écriture de son premier roman. Amateurs de son écriture et de son pain, nous lui avons demandé quel est le lien entre les deux : « Ça prend des ingrédients de qualité, c’est du travail et surtout, il faut avoir le goût de le faire. C’est ton enthousiasme qui fait que la pâte lève ou non, c’est le plaisir de le manger, de le partager. »


Lors d’une rencontre avec l’enseignant en littérature et directeur artistique du Théâtre du Tandem, Jean-Guy Côté, elle lui a fait part de son projet de recueil. Après qu’il en ait fait la lecture et devant son enthousiasme, les doutes d’Élizabeth Carle se sont dissipés quant à la qualité de ses petites histoires de l’ordinaire et de l’extraordinaire. M. Côté a d’ailleurs créé le spectacle littéraire La petite poupée qui aimait le froid, en 2007. Ainsi, elle put devenir spectatrice de trois de ses nouvelles et voir ses mots à travers des comédiens et ses personnages prendre vie.


La Toile blanche, un recueil éclectique d’une quinzaine d’histoires, présente des personnages qui sont des gens ordinaires, que ce soit une femme apeurée dans un train portugais, un homme hospitalisé qui développe une fascination pour les mots, ou encore une vieille dame qui aime le vin et le froid. Ce sont pour la plupart des nouvelles à chute sans lien apparent entre elles. D’ailleurs, l’auteure débute sa création en général par la fin pour construire une histoire qui mène à une conclusion imprévue. Après coup, ce qui en ressort, ce sont ses valeurs personnelles, avec, comme toile de fond, le bonheur. L’Abitibi-Témiscamingue transparait, discrètement parfois, et il s’agit «d’un hommage aux régions et surtout à la nôtre ».

Œuvre à lire par grands froids, quand le soleil tape sur la neige.