Et si nos nombreux cours d’eau étaient contaminés par les microplastiques? Si l’or bleu de l’Abitibi-Témiscamingue était affecté par des activités humaines aussi simples que le lavage de vêtements? C’est ce que redoute l’Organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT) après la découverte, en 2016 et 2019, de microplastiques dans les eaux, puis dans les sédiments du bassin versant du Témiscamingue.
LES MICROPLASTIQUES
Les microplastiques sont des particules de plastique au diamètre inférieur à cinq millimètres. Certains sont conçus volontairement, alors que d’autres sont issus de la dégradation d’objets en plastique. Notre vie est remplie de plastiques et nous en rejetons continuellement dans l’environnement, volontairement ou non. Ainsi, un simple nettoyage de vêtements synthétiques libère dans l’eau de lavage des milliers de fibres, alors qu’un passage de pneus sur la route libère des fragments de gomme sur la chaussée. Leur taille est si petite que la plupart ne sont pas retenus par les systèmes de traitement des eaux usées. Les microplastiques sont ainsi relâchés dans l’environnement et finissent dans les cours d’eau.
LA SITUATION EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
C’est en 2016 que l’Université Carleton, Garde-rivière des Outaouais et l’OBVT ont confirmé pour la première fois la présence de microplastiques dans les eaux du lac Témiscamingue. Trois ans plus tard, une étude réalisée par les mêmes acteurs a démontré la présence de microplastiques piégés dans les sédiments de la région, de Rouyn-Noranda à Témiscaming. Cette étude sera complétée par une dernière phase d’analyse sur du matériel indisponible pour le moment afin de déterminer la provenance, toujours inconnue, des plastiques.
UN RISQUE ENVIRONNEMENTAL IMPORTANT
Même en faibles quantités, les microplastiques présentent un risque pour la chaîne alimentaire et les écosystèmes aquatiques de la région. En effet, ces plastiques sont fréquemment capturés par le zooplancton et les poissons qui les confondent avec leur alimentation. En plus de pouvoir absorber des contaminants et d’influencer l’équilibre hormonal des organismes, les microplastiques n’ont pas de valeur nutritive. Les espèces qui les capturent se sentent alors le ventre plein, mais leur croissance et leur reproduction diminuent.
L’utilisation de plastique étant généralisée, tendre vers un mode de vie zéro déchet pourrait être une solution pour contribuer à protéger l’or bleu de la région. Rappelons que depuis le 1er juillet 2018, il est interdit de vendre, fabriquer et importer des produits de toilette contenant des microbilles au Canada. C’est déjà ça!