ROXANNE BRETON
Le quart de nos émissions de gaz à effet de serre (GES) provient de notre alimentation. Chaque étape du cycle de vie de nos aliments, de la culture au transport en passant par l’emballage, émet des tonnes de GES dans l’atmosphère. Une réalité souvent oubliée quand vient le temps d’adopter des habitudes plus vertes.
Voici donc comment faire la lutte aux changements climatiques dans votre assiette.
CHOISIR SES ALIMENTS
Contrairement à la croyance populaire, la production, et non le transport, est responsable de la majorité des émissions de GES de nos aliments. Par exemple, seulement 1 % des émissions carbone du bœuf proviennent du transport.
La provenance des aliments n’est donc pas la seule chose à considérer. La majorité des serres québécoises sont chauffées à l’énergie fossile à forte émission de GES. La production d’aliments hors-saison en hiver pourrait émettre plus de GES que de les importer du s[NT1] ud. Donc, si vous achetez local, il faut également que le produit soit en saison.
Certains aliments sont tout de même à limiter, été comme hiver.
Les produits d’origine animale représentent 52 % de l’impact carbone de l’alimentation de la Québécoise ou du Québécois moyen. Ils n’occupent pourtant que 18 % de son panier d’épicerie. La production de bœuf est particulièrement polluante – 99,5 kg d’équivalent CO2 par kilogramme – en raison du processus de digestion des ruminants qui génère du méthane, un GES 25 fois plus puissant que le CO2. En comparaison, le tofu ne génère que 3,2 kg d’équivalent CO2 par kilogramme.
On vous invite donc à réduire la quantité de viande que vous mangez, surtout la viande rouge. Sachez cependant qu’il est tout à fait possible, et meilleur pour le climat, d’éliminer complètement les produits d’origine animale. Un régime 100 % végétalien réduit en moyenne de 50 % la quantité de GES émise.
ÉLIMINER LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE
Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le 3e [NT2] plus gros producteur de GES après la Chine et les États-Unis.
Peu importe les aliments que vous achetez, éliminer le gaspillage alimentaire est une priorité, surtout que 63 % de la nourriture qu’on jette aurait pu être consommée. C’est non seulement bon pour la planète, mais aussi pour le portefeuille. En moyenne, un ménage canadien jette pour 1 100 $ de nourriture par an.
Voici nos trucs pour éliminer le gaspillage alimentaire :
- Faire l’inventaire des stocks
- Planifier ses repas et ses épiceries
- Acheter en quantité modérée
- Bien conserver ses aliments
- Récupérer toutes les parties des aliments
- Profiter des rabais sur les aliments moches
- Donner votre nourriture en trop au lieu de la laisser dépérir
Notre système alimentaire fait pression sur le climat. Évidemment, on ne s’empêchera pas de manger, mais on peut faire une différence en évitant la viande, en achetant local et en saison et en éliminant le gaspillage alimentaire.
On a tous notre part à faire dans la lutte contre les changements climatiques. On peut agir trois fois par jour.