Se réinventer. Ç’a été une des expressions les plus populaires de la dernière année. Pour Aki – Épicerie et boutique zéro déchet à Val-d’Or, cela voulait dire accélérer considérablement les projets de développement à long terme afin de répondre à de nouveaux besoins. L’entreprise, qui célébrait récemment son deuxième anniversaire, a ainsi lancé sa boutique en ligne le 9 février dernier.
Le projet était déjà dans la mire des trois propriétaires, Jennifer Grégoire, Jolyane Luneau et Myriam Grenier, mais la pandémie les a forcées à développer cet aspect beaucoup plus rapidement que prévu. Bien que la clientèle soit restée fidèle depuis le printemps dernier, la boutique en ligne a permis d’attirer de nouvelles personnes. Celles-ci souhaitaient peut-être déjà réduire leur production de déchets, mais manquaient de temps ou de motivation pour visiter deux commerces pour leur épicerie, selon Jennifer Grégoire, copropriétaire d’Aki.
Cela permet également aux clients habituels de fréquenter la boutique sur une base plus régulière puisque les achats peuvent être faits à toute heure de la journée. Il suffit ensuite d’aller chercher sa commande préparée en magasin ou de se la faire livrer à la maison. Les clients reçoivent leurs produits alimentaires dans des contenants consignés entre 0,50 $ et 2,00 $.
Bien que cette nouvelle branche de l’entreprise facilite la vie de la clientèle, elle demande un investissement et des heures de travail supplémentaires considérables pour les trois propriétaires. Il aura fallu des centaines, voire des milliers d’heures, pour développer le site Web, peser tous les formats de contenant avec chacun des produits pour déterminer les prix, prendre les photos, faire des formations sur le marketing Web et élaborer le fonctionnement de la boutique en ligne.
Pour ce qui est de la livraison, elle peut être faite partout au Québec pour les produits non alimentaires, via une entreprise commerciale. À Val-d’Or et les environs, tous les produits du magasin peuvent être livrés et ce sont les trois entrepreneures qui s’en chargent personnellement. Deux des trois voitures qui sont utilisées sont électriques. Leur trace écologique reste donc modérée, malgré le transport que cela implique. Un de leurs projets à long terme est d’ailleurs de devenir carboneutre.
Encore une fois, ce sont les trois propriétaires qui s’occupent de préparer toutes les commandes en ligne. L’investissement qu’elles mettent dans leur entreprise crée un sentiment de confiance chez leur clientèle qui se fidélise de plus en plus. Les achats chez Aki ont d’ailleurs permis d’épargner plus de 76 800 emballages depuis l’ouverture du commerce.
« Nous ne sommes pas des vendeuses. Nous sommes vraiment là-dedans pour l’environnement, pour le zéro déchet. » – Jennifer Grégoire
La création de la boutique en ligne a apporté un changement de comportement chez les consommateurs. Plusieurs produits qui n’avaient pas la cote en magasin, comme les bouchées de chocolat au quinoa, sont devenus extrêmement populaires sur le site. Mme Grégoire explique ce phénomène par le fait que les produits sont peut-être moins visibles dans les chaudières blanches, sur les tablettes, que dans la boutique en ligne, où l’on retrouve une photo et une description de plus de 600 produits.
Les femmes derrière Aki ne manquent pas d’idées pour les prochaines années, mais ne veulent pas trop les dévoiler. Une chose est certaine, elles souhaitent retrouver le côté éducation qui a été délaissé dans la dernière année. Toujours dans l’objectif de conscientiser la population aux enjeux environnementaux et sur le zéro déchet, elles aimeraient éventuellement lancer une chaine YouTube, sur laquelle elles offriraient de l’information gratuite et pertinente.
QUE VEUT DIRE ÊTRE CARBONEUTRE?
Il s’agit de réduire ses émissions de gaz carbonique (CO2) à zéro, ou de compenser celles qui ont été produites. Comme il est pratiquement impossible de ne produire aucun CO2, c’est souvent la deuxième option que la plupart des gens adoptent. L’activité compensatrice la plus populaire est sans aucun doute la plantation d’arbres puisque ceux-ci utilisent le gaz carbonique pour produire leur énergie. On peut également faire des dons à des organismes verts et investir dans les énergies renouvelables.