Claudette Happyjack habite Val-d’Or depuis trois ans. Elle réalise de jolis tableaux avec une « touche autochtone ». Pendant la dernière année, elle s’est impliquée dans plusieurs réalisations collectives et solos.

Née à Miquelon de parents de Waswanipi, Claudette Happyjack a été placée en famille d’accueil alors qu’elle était très jeune. Puis, elle a roulé sa bosse. Partie en autobus pour Calgary à 26 ans, elle a aussi passé du temps en Saskatchewan où elle a « pris le temps d’avoir un enfant qui a aujourd’hui 20 ans », confie-t-elle. Elle a oscillé entre Val-d’Or, Ottawa, Waswanipi et l’Ouest canadien. Depuis qu’elle est de retour à Val-d’Or, la vie n’a pas toujours été facile pour Mme Happyjack, qui a passé les trois premiers mois dans la rue. Depuis, elle a réussi à louer une chambre et demeure maintenant à Kijaté.

Claudette Happyjack a toujours fait de la peinture, mais ce n’est que depuis qu’elle est confortablement installée dans son logis qu’elle a vraiment progressé, explique-t-elle. C’est dans la dernière année qu’elle a commencé à s’impliquer en tant qu’artiste, en offrant son premier cours pendant le festival des Petits Bonheurs au mois de mai, une expérience parents-enfants où les participants étaient allochtones. Elle a ensuite contribué au projet « Orignal », un projet de médiation culturelle au parc Bérard à Val-d’Or. L’œuvre collective a été peinte en morceaux avant d’être assemblée au parc le 10 septembre dernier. Claudette Happyjack participe aussi à l’exposition collective Wejikan, présentée dans les locaux de la MRC de la Vallée-de-l’Or jusqu’au 18 octobre.

Le public pourra également découvrir son travail au complexe Marcel-Monette, où elle exposera un ensemble d’œuvres. Le vernissage aura lieu le 27 septembre à l’occasion des Journées de la culture. Enfin, elle s’impliquera dans le bâton de parole à Kinawit le 4 octobre pour les femmes autochtones qui ont brisé le silence.

Outre sa passion pour la peinture, l’artiste voue un grand attachement à son environnement. « J’aime la nature et j’aime bien me promener dans la nature, dit-elle. Cet été, je suis allée au chalet de ma mère à Maicasagi à deux heures de Waswanipi et j’ai des amis à Kitcisakik. J’ai toujours aimé l’air de l’Abitibi, je me sens bien ici. Je pense que je vais rester ici. J’ai fait mon nid ici. »

N’est-ce pas que l’on aimerait qu’une artiste qui fait d’aussi jolis tableaux et qui démontre d’aussi bonnes intentions reste parmi nous?


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.