Un conteneur de métal en plein milieu d’une rue. Les portes sont ouvertes. À l’intérieur, des rangées de chaises, un écran au fond.

 

Un lieu de projection mobile, c’est la solution alternative aux salles traditionnelles que plusieurs diffuseurs culturels ont récemment adoptée. Le Festival de cinéma de la Ville de Québec a fait circuler deux conteneurs, aménagés en mini-salles de cinéma de six places, dans lesquels le public pouvait visionner des courts métrages. Le cinéma Paraloeil de Rimouski a fait sillonner ses conteneurs bleus, transformés en salles de cinéma mobiles, dans les rues de la ville. Le soir, on les utilisait comme écran pour projeter des vidéos d’art. 

 

Un gros fauteuil en cuir entouré de rideaux de velours noir. Une voix qui pose des questions. Des visuels abstraits sont projetés sur le corps selon les réponses. La voix invite le public à raconter un rêve. Les images sont personnalisées. L’environnement nous envahit, fait perdre tout repère.

 

Le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue a poussé l’innovation encore plus loin en présentant, du 27 octobre au 1er novembre dernier, une immersion numérique singulière. À l’intérieur d’une camionnette stationnée près du Théâtre du cuivre, dans le noir, des projections étaient dirigées sur les visiteurs à la manière d’un mappage (mapping). Les visiteurs étaient alors plongés dans un autre monde; au cœur des images plutôt que devant celles-ci.

 

Contrairement aux installations des musées ou des centres d’exposition, l’expérience n’était pas collective. Le visiteur était seul dans la chambre bleue, dans le miroir plutôt que face au miroir. L’ambiance était si intimiste qu’elle nous « déplaçait », l’espace d’un moment, à la rencontre de nous-mêmes. Serait-ce la différence entre le cinéma et le numérique ?

 

Ce projet a été conçu et réalisé par La Cave, un groupe d’étudiants finissants à la maîtrise en création numérique de l’UQAT formé de Benoît Adam, Louis Artiges et Timothée de Bouville.