Au Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or, divers types d’ateliers permettent aux membres autochtones qui transitent par Val-d’Or de pratiquer et de préserver leur savoir-faire traditionnel en matière d’artisanat et de métiers d’art. Pascale Josée Binette, organisatrice communautaire, a accepté de nous parler des diverses activités qui s’y déroulent et de la façon dont elles contribuent à resserrer les liens à l’intérieur des communautés.

 

À Noël, les aînés se retrouvent pour confectionner des ornements pour le sapin (des tambours et des rondelles pyrogravées aux couleurs autochtones), des savons à base de plantes médicinales traditionnelles, des mitaines et des mocassins en peau d’orignal, des boucles d’oreille en perlage et plusieurs autres objets artisanaux qui seront vendus au Marché de Noël de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) les 1eret 2 décembre prochains à la Place Agnico Eagle de Val-d’Or.

 

D’autres ateliers ont également lieu toutes les semaines, peu importe la période de l’année. Ce sont des ateliers intergénérationnels et éducatifs où on fabrique divers objets issus de la culture traditionnelle autochtone : outarde en cèdre, panier d’écorce, jeu de bilboquet, tambour, hochet, raquette. Chaque aîné a une connaissance à partager, un bout à enseigner. Pascale Josée Binette explique que l’apprentissage chez les Autochtones se fait principalement par mimétisme; les jeunes apprennent en observant les adultes.

 

Parmi les activités réalisées, le tannage des peaux, travail exigeant réalisé par des jeunes, s’est révélé être une riche occasion d’échanger avec les aînés qui observaient le travail en racontant des histoires de leur jeunesse. L’artiste Karl Chevrier, originairede Timiskaming First Nation, a quant à lui accompagné la construction d’un canot d’écorce. L’expérience, qui s’est échelonnée sur trois mois, a entre autres permis à des membres, qui avaient vécu l’époque des pensionnats et qui n’avaient pas pu bénéficier de cet enseignement, de combler un manque important dans leur éducation culturelle.

 

Bien plus que du simple travail, force est de constater que l’artisanat autochtone représente pour les Premières Nations une façon de vivre pleinement leur culture et de la garder vivante de génération en génération.


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.