Membre fondatrice du Centre d’artistes L’Écart.. . lieu d’art actuel (dont elle fut longtemps administratrice) et enseignante en arts plastiques au Cégep et à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Gaétane Godbout n’a cependant jamais mis de côté sa vie de créatrice. Récipiendaire de plusieurs prix et bourses, cette artiste de Rouyn-Noranda a à son actif six projets d’intégration des arts à l’architecture.

Au printemps 2011, la bibliothèque de Lorrainville vient de se doter d’une œuvre de Gaétane Godbout intitulée « Voir et revoir II ». Cette peinture à l’encaustique et médium mixtes fait référence aux gestes répétitifs, aux déplacements dans les grands espaces, au silence, comme des grandes pages d’écriture. « C’est une œuvre calme qui a des affinités avec le lieu », mentionne l’artiste. Cette œuvre est sa première acquisition dans le cadre du programme de 1%. « C’est très plaisant comme formule. Comme l’œuvre est déjà faite, on sait que les utilisateurs ont déjà un lien d’appartenance avec elle; ils l’ont choisie. C’est moins de stress et plus de bonheur », résume l’artiste.

Les projets d’intégration des arts à l’architecture sont une forme de concours entre des artistes sélectionnés qui font partie d’une banque du Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec. Il y a deux modes d’appel pour les œuvres. Dans les projets de très grande envergure, les artistes doivent concevoir une œuvre sur mesure. Pour les projets plus modestes, les artistes invités peuvent proposer des œuvres existantes qui s’inscrivent dans la vocation du lieu. On parle alors d’une acquisition.

Le premier projet de 1% de Gaétane Godbout remonte à 1994, pour la bibliothèque municipale de Barraute. En 1995, elle réalise l’œuvre située dans l’atrium de l’UQAT au campus de Rouyn-Noranda. Des centres de santé de Gatineau et de la Radissonie en passant par l’école primaire de St-André-Avelin,  ses œuvres se transforment selon sa pratique du moment, parfois sculpturale, parfois peinture ou murale. « Certaines productions sont plus conçues pour l’architecture ou s’inscrivent dans une tendance. C’est ce qui justifie qu’on puisse avoir tout à coup plusieurs projets rapprochés », explique l’artiste.

De 2005 à 2008, Gaétane Godbout a complété deux mandats à titre d’experte régionale pour les jurys du programme d’intégration des arts à l’architecture. « Ça a été une expérience très constructive; à la fois voir tout ce qui se fait à l’échelle provinciale et présenter le mieux possible les artistes de la région. » Une implication sans doute bénéfique pour un artiste, mais aussi pour ses pairs!


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