Virginia Dumont est conseillère en langue, culture et petite enfance au Conseil de la nation Anicinabe du Lac Simon. Celle dont on peut dire qu’elle est une kokom a enseigné, été directrice d’école, est mère, grand-mère, famille d’accueil, et prendra sa retraite le 1er juin.

 

Bien qu’elle soit née à Val-d’Or, elle a passé son enfance à Lac-Simon où, avant d’entrer à l’école, elle a vécu dans la forêt avec sa famille. Son père était draveur, bûcheron et coupeur de ligne. À cette époque, Virginia Dumont ne parlait qu’anicinabe. « On était des personnes sans statut, car mon grand-père a signé les documents pour rayer son numéro de bande. Il était Anicinabe de Kitigan Zibi et a marié une femme du lac Victoria. » Par la suite, elle a toujours vécu à Lac-Simon.

Son amour des enfants et son engagement dans leur éducation ont incité Mme Dumont à décrocher un baccalauréat en enseignement à l’Université du Québec à Chicoutimi et à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Son travail l’a ensuite amenée à s’occuper des tout-petits, les enfants de 0 à 5 ans. Lors de ses « activités petite enfance », elle préparait du matériel et jouait avec les tout-petits, elle accompagnait également les familles dans leurs rôles de parents et dirigeait des projets communautaires où l’on concevait des habits pour la cérémonie des premiers pas. Parallèlement, elle s’occupe de sa grande famille de quatre enfants et sept petits-enfants. Aujourd’hui, elle est également famille d’accueil pour une petite fille de 8 ans et un garçon de 4 ans.

En tant que conseillère linguistique, Virginia Dumont a élaboré un lexique de la langue anicinabe (anicinabemowin) en se basant sur les travaux de Marie Dumont et d’Edmond Brouillard. Comme on ne trouve pas encore de matériel pédagogique sur l’enseignement de l’anicinabemowin dans les librairies, elle a créé des outils destinés aux enseignants pour les accompagner dans leur travail. Dans le cadre de ses fonctions, elle a collaboré avec Tourisme Abitibi-Témiscamingue ainsi qu’avec le Conseil de la nation Anicinabe du Lac Simon, en plus de ses activités de traduction et d’enseignement. Nous souhaitons une belle retraite à cette grande dame et nous saluons sa contribution à la valorisation de la langue anicinabe.


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.