À force de participer aux activités proposées par la direction ou bien d’en organiser d’autres de toutes pièces, par exemple un hommage à deux vétérans de la Deuxième Guerre mondiale, les aînés des Jardins du Patrimoine ont fini par créer une vie culturelle toute particulière à l’intérieur de leur résidence.

À commencer par les arts visuels : les œuvres d’art réalisées par les résidents sont exposées dans les couloirs et près de l’entrée de l’établissement. On peut notamment y contempler des peintures figuratives de plusieurs artistes, du faux-vitrail, de la broderie sur ruban, de la pliure sur papier de Darquise Leclerc et un petit-point de Desneiges Parent. Les résidents et visiteurs ont même droit à une petite touche de littérature, sous la forme d’un poème d’Anne-Michèle Lévesque, écrivaine, qui nous partage sa vision de l’Abitibi qu’elle chérit et qui se veut à la fois une forme d’invitation pour les visiteurs, nous confie-t-elle. L’auteure de plusieurs livres, dont Les enfants de Roches-Noires, une saga qui s’est vendue à près de 25 000 exemplaires. Madame Lévesque habite les Jardins du Patrimoine depuis maintenant quatre ans, et affirme ne pas regretter son choix une seule seconde.

Il se fait par ailleurs du bénévolat dans la résidence où on transforme de vieux draps provenant de l’hôpital pour en faire des pansements et des bonnets pour la salle d’opération ainsi que des draps pour la pédiatrie. Les Jardins du Patrimoine ont également accueilli la pièce de théâtre Juliette et Victorin en 2015, mettant en scène Sonia Cotten et Étienne Jacques.

Qui dit culture, dit également histoire et devoir de mémoire. En ce sens, les résidants ont organisé en février dernier une fête pour souligner la remise de la Légion d’honneur accordée par la France à deux vétérans qui habitent dans l’établissement, Normand Caron et Roland Fortier.

Le vécu et le dynamisme culturel de ces aînés ont suscité en 2014 la curiosité d’un enseignant en communication publique. François Grisé, pendant un mois, a filmé 15 résidant(e)s après leur avoir posé une multitude de questions pour dresser leur portrait. Une expérience fort appréciée par ces derniers, aux dires d’Anne-Michèle Lévesque. Elle rapporte qu’une participante a fait la réflexion suivante à M. Grisé devant la somme de questions qu’il posait : « Tu veux savoir si on peut être vieux pis être heureux ? » Qu’en pensez-vous ? \


Auteur/trice

Michèle Paquette est retraitée de l’enseignement des sciences naturelles au niveau collégial. Elle écrit dans L’Indice bohémien depuis 2013. Elle habite en Abitibi-Témiscamingue depuis 2006. Elle a vécu sur la Côte-Nord où elle s’est occupée d’environnement. Ici, elle s’intéresse tout particulièrement à la culture abitibienne.