Le mercredi 17 juillet 2019, à sa première journée de diffusion en direct sur YouTube, à la minute 14:55, un aigle passe dans le ciel. C’est un spectateur qui l’a aperçu, il l’a écrit en commentaire sous la vidéo. Une porte s’ouvre, on entend un coq, la diffusion en direct commence. Un café, des salutations, un plan poitrine, un téléphone en main, Katia commence sa routine. Une routine très semblable au quotidien auquel nous nous prêtons tous les jours.
Katia Martel, conceptrice de bijoux contemporains, se prépare depuis longtemps pour son atelier en résidence. Contrairement à un film, la diffusion en direct d’un processus de création est très intime, très clandestine, authentique et surtout, non linéaire. C’est la fenêtre sur un atelier de l’autre côté de la rue que nous regardons ici et là, agrémentée d’une trame audio. Le meilleur moyen d’écouter une diffusion en direct est de laisser la vidéo jouer en arrière-plan, sur un deuxième moniteur si possible. Il ne se passe pas toujours quelque chose d’intéressant, mais l’impression d’un lien de connaissance se forme entre l’artiste et nous, spectateurs. Parfois nous apercevons un moment cocasse, parfois nous perdons le fil des événements. Bref, le contact humain prend un tout autre sens à travers le Web. Katia lit les messages que nous lui envoyons et répond de voix vive ou bien par écrit.
L’intérêt de voir le processus de création, c’est l’impression d’entrer dans la tête de l’artiste. Katia Martel semble passer d’un sujet à l’autre, sans scénario. Elle intègre les visites surprises, ses inspirations et ses distractions. Son exploration de différents sujets, matériaux et dispositions reflète son instinct d’investigatrice. Dans ses diffusions en direct, Katia laisse paraître son authenticité et narre ses procédés de conception aussi aisément qu’elle les met en application devant la caméra.
Elle nous présente d’abord son dernier projet, Corps étrangers. Même si Katia s’est préparée pendant 10 mois à faire face à la caméra avec plus d’une soixantaine de vidéos, le fait d’expliquer un sujet connu lui permet de s’adapter très facilement à Atelier 2.0 en diffusion directe, avant de plonger dans le vif du sujet : créer un nouveau projet. Elle récolte ses objets d’inspiration, sa collection d’os d’animaux. Elle les montre et explique ce à quoi ils lui font penser. L’artiste jongle avec ses idées et avec la réalité. Elle se pose des questions à haute voix et interroge même les spectateurs sur YouTube. Elle explique ses expérimentations et fait un retour sur ce qu’elle a fait pendant la semaine. Tout au long des diffusions, les spectateurs l’encouragent et font part de leurs propres expériences.
Le processus de diffusion en direct nous permet d’être témoins de tout le travail derrière la création d’un objet tel qu’un bijou. Nous sommes attirés par cette transparence, cette authenticité et ce contact humain qui manquent dans les émissions de type « comment c’est fait ».
Atelier 2.0 est diffusé en direct sur YouTube via le site Web du Centre d’exposition de Val-d’Or tous les mercredis jusqu’au 18 septembre. Le 28 septembre, dans le cadre des Journées de la culture, l’artiste diffusera son travail en direct du Centre d’exposition.