À l’été 2019, Pierre-Marc Langevin, Mathieu Proulx et Benoit St-Pierre lançaient Appropriation culturelle – le podcast, un balado en mode discussion où des acteurs de différents secteurs d’activités sont invités à partager leur culture. Au rythme d’une émission aux deux semaines, puis d’une par semaine, le prolifique trio a conclu l’année avec 25 émissions diffusées et plus de 600 téléchargements. Portrait de cette initiative pour laquelle les trois compères prennent visiblement plaisir à s’approprier la culture de leurs invités.
« LA CULTURE AVEC UN GRAND C »
Lui-même consommateur de ce type de contenu numérique, Pierre-Marc Langevin souhaitait créer un nouveau concept de balado régional. « Dans le podcast abitibien, il manquait la formule slow talk ou discussion, explique-t-il. Je trouvais que c’était une bonne formule pour parler des gens d’ici, des gens qui ont changé la région. » Celui qui songeait à ce média pour discuter d’art et de culture avec des personnalités de la région et d’ailleurs s’est rapidement associé à Benoit St-Pierre et Mathieu Proulx. Des parcours et intérêts de chacun a émergé le concept du balado abitibien sur la « culture au sens large ».
« La culture c’est plus que l’art de la scène, c’est la vie en général dans le fond », résume Mathieu Proulx. Cette définition reflète bien la variété des sujets abordés et des invités qui se prêtent au jeu alors que des personnalités issues de diverses disciplines artistiques succèdent à des figures politiques régionales. Et cette diversité est aussi le reflet des parcours et intérêts personnels des trois coanimateurs. « Ce qui aide, c’est que nous trois, on est vraiment complémentaires dans nos connaissances générales, évoque Benoit St-Pierre. Mathieu connaît bien la politique et la culture québécoise, Pierre-Marc, plutôt l’humour et la musique, et moi la technologie et l’informatique. »
Ceux qui ont suivi l’actualité culturelle des dernières années sourcillent peut-être devant le choix du nom Appropriation culturelle, une expression hautement connotée dans les milieux artistiques. Que les instigateurs du projet l’aient retenu pour susciter l’étonnement et pour capter l’attention ne fait aucun doute. Mais dépouillé de sa valeur péjorative, le terme est aussi une description du projet : un intérêt profond pour les personnes rencontrées et une appropriation de leur culture.
DISCUSSION DÉCONTRACTÉE
Dans une formule minimaliste et décontractée, le balado Appropriation culturelle propose une rencontre personnelle et spontanée avec des invités issus d’horizons variés. Le trio ne s’en tient à aucun gabarit et laisse libre cours à la discussion. « On n’a pas de questions préétablies, et on écoute la personne qu’on reçoit, explique Pierre-Marc Langevin. On va plutôt suivre la discussion, où elle s’en va. »
« Le fun de notre projet est que notre préparation est minime parce qu’on veut vraiment une discussion. [Lorsqu’on] rencontre quelqu’un, on parle de son implication, de son parcours, mais si après on parle de piscine hors terre pendant une demi-heure, ben on parle de piscine hors terre pendant une demi-heure », illustre Benoit St-Pierre.
Tous improvisateurs, les coanimateurs estiment que cette expérience de la scène contribue à alimenter des discussions animées, à relancer habilement leurs interlocuteurs de façon à obtenir un résultat digne d’intérêt.
DANS UN FESTIVAL PRÈS DE CHEZ VOUS
Depuis le lancement du projet, des épisodes d’Appropriation culturelle ont été enregistrés à différents endroits dans la région. Le trio a entre autres produit des émissions pour le Festival de musique émergente (FME) et était présent à la FÉE et à l’événement ludique 15-2. S’ils comptent bien continuer d’infiltrer les événements culturels régionaux dans la prochaine année, d’autres projets sont sur la planche à dessin. Rien n’est décidé, mais l’équipe évalue présentement la possibilité se lancer dans la webdiffusion en direct. Entretemps, on peut continuer de se procurer les émissions d’Appropriation culturelle – le podcast via les principales plateformes de téléchargement.