Comme tous les rendez-vous culturels de cet été, l’édition 2020 du Festival des guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue (FGMAT) est annulée. Qu’à cela ne tienne, car le festival a lieu virtuellement du 23 au 30 mai! Pour l’occasion, L’Indice bohémien a rencontré deux membres de « l’Équipe FGMAT », pilier du FGMAT. Armande Gaudet est impliquée depuis 10 ans en tant que responsable de la billetterie. De son côté, Roger Beaulieu accueille et transporte les artistes depuis 4 ans. Entrevue croisée!
IB : Comment avez-vous intégré l’équipe du Festival?
AG : C’est Louise Vézina qui m’a contactée. J’ai accepté avec plaisir et je n’ai manqué aucune année depuis le début de mon bénévolat. J’aime voyager, mais le mois de mai, c’est réservé pour le festival. J’ai vu la transformation de la billetterie. Au début, les gens venaient au bureau pour acheter leurs billets, mais au fil du temps, la vente de billets en ligne s’est installée et c’est un plus pour la clientèle. J’achète mon « passeport passionné » depuis plusieurs années. Durant la semaine du festival, je travaille à la billetterie le jour. Le soir, j’assiste à tous les spectacles. Le lundi suivant la fin du festival, le CA organise un 5 à 7 pour les bénévoles. Je ne manquerais pour rien au monde cette rencontre amicale. Chacun arrive avec ses anecdotes de la semaine. On est encore sur l’adrénaline du festival. J’avoue que la semaine après le festival, je réintègre ma vie et je ressens un peu de nostalgie. C’est cela, pour moi, la magie du festival! On se dit à l’an prochain et c’est vraiment sincère.
RB : Je suis un gars fondamentalement sociable et, de plus, j’ai toujours fait beaucoup de bénévolat. J’ai plusieurs amis au sein de l’organisation du FGMAT. Ils savaient que j’étais chauffeur pour le Festival du Cinéma International en A.T. et m’ont demandé si cela m’intéresserait de le faire également pour le FGMAT. J’ai tout de suite accepté.
IB : Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer l’équipe?
AG : D’abord le goût pour la musique. Comme je consomme beaucoup de culture, il est normal pour moi de redonner un peu de temps à ma communauté. Je m’implique au FGMAT parce que c’est un milieu très stimulant, très vivant. Nous faisons du bénévolat dans la bonne humeur, la joie et l’harmonie. Comme bénévole, j’ai le privilège de rencontrer certains artistes et c’est magique. Une des marques du FGMAT, c’est vraiment l’accueil chaleureux autant envers les artistes, les bénévoles que les festivaliers. Les différents comités, le personnel responsable de la bouffe, de la maintenance, le personnel de la scène, tous ces bénévoles sont de vraies petites abeilles. Je suis fière d’y participer comme bénévole, je sens qu’on est vraiment utile et que nous sommes tous et toutes des maillons forts de la chaîne nécessaire à la réussite du festival. Je sens vraiment qu’en tant que bénévole nous faisons une réelle différence et c’est très valorisant pour moi de faire partie de cette aventure.
RB : J’appréciais déjà beaucoup l’équipe que je trouve très dynamique, sympathique et humaine. C’est ce qui m’a charmé.
IB : Comment vivez-vous l’annulation de l’édition de cette année? Que pensez-vous de la formule alternative?
AG : C’est vraiment une déception. Mais je comprends la situation qui n’est pas facile. C’est une pause à laquelle on ne s’attendait pas, mais on s’adapte. La directrice générale nous informe de ce
qui se passe. C’est fabuleux la formule alternative de cette année. Cela nous permet de renouer avec des coups de cœur des années antérieures et ça sera de beaux souvenirs. J’apprécie vraiment cette offre alternative. Il s’agit là d’un beau lien virtuel qui nous enveloppera toute la semaine dans une belle chaleur musicale.
RB : L’annulation de l’édition vient premièrement bouleverser la séquence de mes activités saisonnières. Chaque saison a son importance et son lot d’activités. J’ai besoin des contacts humains que ça m’apporte et ce qui me plait particulièrement, c’est de faire, auprès des visiteurs musiciens, la promotion de la région, de notre ville et des gens qui y habitent.
L’idée de faire un Festival Internet permet au FGMAT de maintenir le contact avec les artistes et ne peut qu’augmenter la visibilité de l’événement. Cela permet aussi au public de voir et entendre ceux et celles qui le font vibrer.
IB : Quel est votre meilleur souvenir du festival?
AG : Au niveau musical, j’ai eu un coup de cœur particulier pour Tuck And Patti. J’ai également renoué avec le répertoire de Diane Tell. Je conserve de beaux souvenirs du 5 à 7 des bénévoles et, cette année, ça va me manquer. Je suis optimiste qu’on pourra se revoir en 2021. C’est mon vœu le plus cher.
RB : Mon meilleur souvenir du FGMAT, c’est un coup de cœur que j’ai eu pour un jeune prodige et virtuose de la guitare, Harry Knight, 10 ans. Il était venu, il y a deux ans, à Rouyn-Noranda et je les avais transportés, lui et son père Peter. On avait parlé de pêche et je lui avais promis de l’emmener à la pêche au doré s’il revenait au FGMAT. Lorsqu’il est revenu avec son père, « Est-ce qu’on va pouvoir aller à la pêche? », fut sa première phrase en entrant dans l’aéroport. J’ai organisé le tout et il a pu pêcher pour la première fois de sa vie et prendre son premier poisson. Ça a été mémorable pour lui et pour moi. Le FGMAT, c’est avant tout la rencontre entre des gens qui partagent la passion de la musique et la passion des autres.