À l’automne 2020, les élèves de l’école Papillon-d’Or de Val-d’Or participeront au projet de murale extérieure Chasser les murs, porté par l’artiste autochtone Claudette Happyjack et par la muraliste Ariane Ouellet, et coordonné par l’agente culturelle Geneviève Béland.
Le projet consiste à peindre un mur de béton gris, d’une longueur de près de 40 mètres, qui ceinture actuellement une partie de la cour de récréation. Les enfants auront été consultés afin de savoir ce qu’ils aimeraient voir sur le mur qui fera partie leur milieu de vie. Comme il s’agit d’une école alternative où les parents s’impliquent beaucoup, ceux-ci pourront aussi donner leur avis, nous dit Mme Happyjack. « En faisant disparaître le mur [par l’art], on éclaire l’espace », dit Geneviève Béland.
Claudette Happyjack et Ariane Ouellet peindront cet été le fond de la murale et les jeunes pourront y ajouter leur touche personnelle à partir du mois d’août. S’ils le désirent, ils pourront choisir de représenter des animaux culturellement significatifs pour les autochtones, explique Mme Happyjack. Par exemple, l’ours symbolise le courage; l’aigle, la sagesse; le papillon, la croissance personnelle; le loup, la famille; etc.
Pour Claudette Happyjack, il est important de stimuler la créativité chez les jeunes et de leur faire mieux connaître la culture autochtone. Elle ne s’attend à rien de particulier de ceux-ci, à part qu’ils soient de bonne humeur, qu’ils participent au projet et qu’ils s’amusent.
Mentionnons que Mme Happyjack a été mise en nomination pour le prix Relève 2019 au Gala Rayon C. Elle est très enthousiaste à l’idée de réaliser cette grande murale, une première pour elle, ainsi que de collaborer avec Ariane Ouellet.
Pour réaliser ce projet, Mme Happyjack bénéficie du soutien financier du programme Re-Connaître. Ce programme offert par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) s’adresse spécifiquement aux artistes et aux organismes autochtones, émergents comme établis. Créé en 2018, Re-Connaître est le fruit de consultations auprès d’autochtones de tout le Québec, y compris de l’Abitibi-Témiscamingue. Plusieurs modalités du programme sont flexibles et adaptées pour répondre à la réalité des Premiers Peuples. Selon Anne-Marie Jean, présidente-directrice générale du CALQ, l’institution avait remarqué que les autochtones du Québec se prévalaient moins de l’aide financière offerte que les allochtones. Il est entre autres ressorti des consultations que le CALQ était peu connu des autochtones, surtout dans les régions éloignées comme la nôtre. Depuis la création du programme, Mme Jean constate que les soumissions de projets d’artistes autochtones ont presque doublé et qu’il s’agit de projets d’une grande qualité, s’illustrant dans divers domaines. Elle n’a que de bons mots pour le projet de Mme Happyjack, qu’elle considère « tout à fait dans l’esprit de ce que [le CALQ] souhaite soutenir ».
Nul doute que cette collaboration autochtone-allochtone est des plus prometteuses et qu’elle laissera des traces dont toute la communauté profitera.