Les marchés publics estivaux sont des institutions bien ancrées en Abitibi-Témiscamingue. Certains, comme celui d’Amos, existent depuis plus de vingt ans alors que d’autres sont plus récents, comme celui de Barraute, qui voit le jour cette année. Cet été, ils seront au nombre de six. Outre les villes déjà nommées, Val-d’Or, Rouyn-Noranda, Palmarolle et Ville-Marie tiendront aussi leur marché.
Les marchés publics jouent un rôle central dans la commercialisation et la promotion des produits régionaux, comme le souligne Renaud Martel, directeur général du marché public de la Vallée-de-l’Or : « On fait partie des endroits qui font de la commercialisation en circuit court (…). Les producteurs ont intérêt à venir parce qu’il n’y a pas beaucoup d’intermédiaires entre le producteur, le transformateur agroalimentaire et le client, alors ils réussissent à se dégager des bonnes marges ». Valérie Tancrède, coordonnatrice du marché d’Amos et propriétaire de l’entreprise Du fil pour la Terre, mentionne aussi le contact privilégié avec les clients que permet le marché, où producteurs et artisans peuvent recueillir directement les commentaires des consommateurs, et parfois recevoir des commandes personnalisées. À Palmarolle, la coordonnatrice Aline Bégin souligne que le marché est aussi un moyen d’encourager l’achat local à court terme et l’indépendance alimentaire des citoyens à long terme, en plus de donner un coup de pouce aux jeunes entrepreneurs.
Cet été, en raison de la pandémie de COVID-19, les marchés devront s’adapter aux mesures imposées par la Santé publique. Il n’y aura donc pas d’animation ni de dégustations ou d’aires de repos. M. Martel est persuadé que les gens seront quand même au rendez-vous étant donné la prise de conscience générale sur l’importance de l’achat local. Il pense que cette année, les marchés publics revêtent une importance particulière, plusieurs producteurs ayant été privés de revenus pendant des mois. Pour Mme Tancrède, il est primordial que les gens répondent « présents », il en va de la survie du marché : « Ça fait travailler des gens d’ici, c’est nos maraîchers, nos artisans qu’on va encourager. C’est ta voisine, c’est ton voisin qui va être capable de mettre du pain sur la table. »
Heureusement, pour leur donner un coup de main, les marchés publics de la région pourront compter cet été sur l’initiative Goûtez AT, lancée par les SADC de la région, un site Web sur lequel seront répertoriés les producteurs agroalimentaires présents dans les différents marchés. Sur cette plateforme, il sera possible de commander et de payer d’avance les produits désirés, puis de récupérer le tout au marché, prêt à emporter. L’objectif est d’aider les producteurs à joindre leurs consommateurs et de faire la promotion de l’offre agroalimentaire régionale, trop peu connue malgré sa grande diversité. Le site comprendra aussi un répertoire agroalimentaire et une section d’actualité gourmande disponibles toute l’année.