Hubert Reeves écrivait dans sa lettre éditoriale du 4 janvier 2020 : « Et maintenant, nous, les humains, connaisseurs de notre passé et devenus ces êtres capables de conscience : qu’allons-nous faire de notre futur? » En ce début d’année 2021, la question se pose plus que jamais. En parcourant les articles de différents médias d’information, il est intéressant de constater qu’il y a énormément d’outils et de techniques créés à travers le monde pour résoudre les problématiques environnementales comme la réduction des gaz à effet de serre (GES). Le travail des médias dans la transmission de ces innovations est crucial pour le savoir collectif. Pourvu que celles-ci soient reconnues, propulsées et soutenues par les grands décideurs. En voici trois réalisées dans la région.
DU BŒUF CARBONEUTRE
Simon Lafontaine et Frédérique Lavallée sont agronomes de formation. Ensemble, ils sont propriétaires de la ferme Écoboeuf, située à Dupuy. Ils avancent la théorie voulant qu’il soit possible de produire un bœuf carboneutre. Ils pratiquent la technique du pâturage par rotation, qui consiste à changer les vaches de parcelles plusieurs fois par jour afin que les végétaux aient plus de temps pour repousser et ainsi capturer davantage de carbone dans le sol. De plus, les animaux se nourrissent exclusivement d’herbe, le travail au sol est réduit, aucun pesticide n’est utilisé et des arbres sont plantés pour compenser les émissions. Ils ont d’ailleurs remporté deux prix au Défi OSEntreprendre Abitibi-Témiscamingue, en 2019. Cela ne réglera pas tous les problèmes liés à la consommation mondiale de viande qui est en moyenne cinq fois plus élevée que dans les années 1960. Toutefois, le fait de consommer modérément du bœuf carboneutre résoudra une partie du problème.
UNE SYMBIOSE INDUSTRIELLE QUI VAUT DE L’OR
La MRC de la Vallée-de-l’Or (MRCVO) a mis sur pied en novembre dernier sa plateforme de compostage et de collecte sur son territoire, mais elle a aussi poussé l’idée plus loin. De 2021 à 2025, la MRCVO travaillera en partenariat avec la compagnie minière Eldorado Gold Québec afin de lui fournir 15 000 tonnes métriques de compost pour la restauration de son parc à résidus miniers. Un circuit d’à peine 5 km les sépare. Un bel exemple de symbiose industrielle en circuit court, qui fera probablement quelques jaloux, car pour revitaliser ces sites, il faut beaucoup de compost. De plus, en vertu de la Loi sur les mines, « Tous les terrains affectés par l’activité́ minière (par exemple les aires d’accumulation de résidus miniers) doivent être mis en végétation afin d’en contrôler l’érosion et de redonner au site un aspect naturel en harmonie avec le milieu environnant ». Comme quoi les déchets des uns font le bonheur des autres.
UN CIRCUIT ÉLECTROTOURISTIQUE VOIT LE JOUR EN 2021
Coordonné par Frédéric Charron, chargé de projet au Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue, un projet de circuit touristique électrique verra le jour en 2021. Actuellement, 32 bornes de niveau 2 et 10 bornes de niveau 3 (BRCC) sont disponibles dans le circuit électrique d’Hydro-Québec en Abitibi-Témiscamingue. L’objectif général du projet est d’ajouter les infrastructures adéquates pour favoriser l’utilisation de véhicules électriques partout dans la région et de réduire par le fait même les émissions de GES liées au transport. Ainsi, l’organisme coordonnera l’installation de 16 bornes de recharge à travers la région, dont 14 de niveau 2. Actuellement, 10 bornes de niveau 2 sont déjà installées, à Rouyn-Noranda, Preissac, La Corne, Barraute, Sainte-Germaine-Boulé, Palmarolle, Macamic, Lorrainville, Malartic et Senneterre. Les autres seront accessibles au courant de 2021.
Les innovations fusent au Québec comme partout dans le monde. À ce stade-ci du processus, il est temps de passer à l’action et de permettre à toutes ces découvertes de rayonner et de vraiment changer les choses, pour le mieux-être de la biodiversité. Sinon, peut-être nous reposerons-nous la même question l’an prochain, mon cher Hubert : « Qu’allons-nous faire de notre futur? »