Vous souvenez-vous de moi? Je suis le martinet ramoneur, un oiseau migrateur et insectivore. Je tiens mon nom d’une particularité : je niche dans les cheminées de maçonnerie (de plus de 28 cm de diamètre). Or, ces cheminées sont de plus en plus rares. Elles sont remplacées par des cheminées en métal ou modifiées (ajout d’une gaine en métal, d’un chapeau ou d’un grillage, par exemple). Mon espèce connaît un fort déclin depuis les années 1970. Selon les derniers recensements au Canada, notre population aurait chuté de plus de 90 %. En Abitibi-Témiscamingue, mon aire de répartition correspond principalement à la MRC de Témiscamingue. J’arrive au printemps pour me reproduire et élever mes petits avant de m’en retourner en Amérique du Sud avant l’hiver.

LE PROJET
Grâce au soutien financier de la Fondation de la faune du Québec, le Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi‑Témiscamingue (CREAT) a lancé un projet de conservation du martinet ramoneur dans la MRC Témiscamingue. Les objectifs du projet se déclinent en deux volets : premièrement, récolter des données d’observation de l’oiseau et de son habitat au Témiscamingue; deuxièmement, informer et sensibiliser les municipalités, les propriétaires de cheminées et les quincaillers sur ce que chacun peut faire pour contribuer à la conservation de l’espèce.

ÉTÉ 2018
Des observations ont été effectuées dans les derniers mois grâce à des ornithologues bénévoles et à l’implication de la Société du loisir ornithologique de l’Abitibi (SLOA). Elles ont permis de recenser l’oiseau à différents endroits sur le territoire et de répertorier des cheminées pouvant accueillir le martinet ramoneur. Il a été observé que plusieurs établissements de la Commission scolaire du Lac Témiscamingue (CSLT) disposent de cheminées utilisées par le martinet ramoneur ou susceptibles de l’être. Une proposition d’entente de conservation volontaire a été formulée auprès de la CSLT par le CREAT. Les quincaillers vendant du matériel de ramonage ont aussi été sensibilisés à la situation du martinet ramoneur.

Par ailleurs, le CREAT a mené des campagnes de sensibilisation auprès des municipalités concernées. Différentes actions ont été présentées, dont l’adoption d’un règlement municipal interdisant le ramonage pendant la période de nidification (de mai à septembre). Cependant, les municipalités ne voient pas la nécessité d’adopter un tel règlement puisqu’elles n’offrent pas de service de ramonage à leurs habitants. Or, le CREAT insiste sur le fait que ce règlement serait un formidable outil pour sensibiliser les citoyens tout en protégeant l’espèce.

LA SUITE
Le CREAT multipliera les rencontres avec les élus et employés municipaux afin de les sensibiliser davantage à l’importance de la protection de cette espèce menacée. Le martinet ramoneur pourrait devenir un beau symbole de protection de la biodiversité, si chacun y met du sien.