Dinde, pâté de foie, pâté au poulet, tourtière, et j’en passe. Ce sont tous des mets traditionnels de Noël offerts lors des réceptions des fêtes. Si la majorité de ces plats sont agrémentés de viande, leurs versions véganes sont à l’honneur depuis bien longtemps dans ma famille. Il est d’ailleurs aussi facile de les cuisiner que leurs équivalents réguliers. Je suis le troisième d’une famille de neuf enfants et je peux vous assurer que les options végétariennes et véganes nous ont toujours bien nourris, quoique puissent en penser certains détracteurs! Alors que dans les années 1990, manger végé était considéré comme marginal, aujourd’hui les choses ont bien changé!

Les livres de recettes de Jean-Philippe Cyr, du comptoir végane ou encore ceux de la cuisine de Loounie ont su rendre les mets à base de plantes aussi appétissants que ceux des autres régimes alimentaires. Il faut ajouter que cuisine végétale ne rime pas toujours avec alimentation santé! Il est très facile de tomber dans les gras saturés avec l’huile de coco ou la friture et dans l’excès de sodium avec les produits transformés. Il faut dire qu’il est tout à fait possible de très bien manger, mais aussi très mal, tout en n’ayant aucune protéine animale dans son assiette. C’est principalement un choix écoresponsable que mes parents ont fait, un peu avant ma naissance, et qui au fil du temps, n’a fait que se concrétiser. Par exemple, saviez-vous qu’un seul kilo de bœuf génère 32,5 kg de CO2 et nécessite environ 15 000 litres d’eau?

Année après année, ma mère a reçu un nombre incalculable de convives qui ont toujours été charmés par ses recettes festives. Pourtant, plusieurs adoraient manger de la viande. Bien que certains membres de notre famille ne soient pas végétariens ou véganes, nous trouvons toujours du réconfort dans les repas préparés par nos parents dans le temps des fêtes. Se réunir pour manger végane est rapidement devenu une tradition, même après que la plupart d’entre nous aient quitté le nid familial.

Pour une grande famille comme la nôtre, il est difficile de rassembler tout le monde pour un festin. Pendant une pandémie, ça devient mission impossible. La technologie ne nous permet peut-être pas encore de faxer le faux poulet de maman ou les crêpes décadentes de papa, mais elle nous permet de nous voir. Nous mangeons et festoyons ensemble, mais à distance. Cette année encore, une partie de la famille se réunira au foyer familial et les autres seront au rendez-vous sur Zoom. Même ma grand-mère de 90 ans sera de la partie, et comme elle habite chez mes parents, elle est très heureuse de participer à nos coutumes végétales. D’ailleurs je ne crois pas qu’elle s’ennuie de la viande. Au contraire, après un séjour à l’hôpital il y a deux ans, elle s’est délectée des repas de ma mère en revenant à la maison et s’est très vite remise de son accident.

Pour moi, un Noël réussi, c’est un incroyable festin végane où chacun apporte un petit quelque chose. C’est entendre dire mon père : « Les enfants, ça nous a pris trois jours pour préparer ce repas et vous avez fini de manger en sept minutes! » C’est quelques bières et vins, ou encore un apéro local, sans aucune maltraitance animale. Nous sommes libres de manger ce que nous voulons, mais préparez-vous! Dans quelques années, il est évident que de plus en plus de familles vivront un peu comme la nôtre. Les grandes compagnies comme Olymel investissent déjà dans l’alimentation végétale et c’est sans compter celles qui existent déjà comme Beyond Meat ou Impossible Burger.

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