KATHLEEN BOUCHARD 

Après Témiscaming, Val-d’Or et Ville-Marie, c’est maintenant autour de La Sarre de raviver la mémoire collective de la région en offrant domicile à l’exposition L’Abitibi-Témiscamingue sur vinyle, qui est présentée au Centre d’art. Grâce à Félix B. Desfossés, les visiteurs auront l’opportunité de se réapproprier le catalogue musical des années 1950, 1960 et 1970, jadis une fierté locale presque oubliée aujourd’hui.   

Photographe : Alain Royer | Dolorès Léonard et Ghislain Boutin

L’IDÉE DERRIÈRE L’EXPOSITION 

Derrière ce projet se cache Félix B. Desfossés, originaire de Beaudry et journaliste spécialisé en histoire de la musique. C’est à la suite d’une discussion avec un enseignant déterminant pour lui que l’importance de faire des entrevues avec les musiciens autrefois actifs a surgi en lui. En constatant qu’il n’y avait pas de traces de ces artistes, il a eu l’idée de pallier ce manque. Ainsi, en 2005, cette aventure prenait son envol avec Jimmy James, très grande vedette du country connue de toute la population dans les années 1950. Fort de son expérience au défunt Musée du Rock and Roll du Québec situé à Montréal, dont il était le cofondateur, Félix B. Desfossés avait toutes les cartes en main pour mener ce projet à terme. 

Photographe : Alain Royer | Photo prise au Centre d’art de La Sarre le 11 septembre 2025 lors du lancement de l’exposition L’Abitibi-Témiscamingue sur vinyle

L’EXPOSITION 

Pendant leur visite d’une durée approximative d’une heure, les gens renouent avec des artistes de la région qui ont déjà produit un disque vinyle. Une partie de l’exposition concerne plus particulièrement les interprètes de l’Abitibi-Ouest. Des panneaux didactiques guident les visiteurs à travers différents objets tels que des disques vinyle, des magazines et des articles promotionnels comme des affiches et des chandails de l’époque, des cartes postales, des photos prises par des admirateurs, des instruments de musique… Il y a même des vêtements de scène, notamment ceux de Raoul Duguay. Le tout plonge le public au cœur d’une ère révolue qui a malgré tout tracé la voie pour les générations suivantes. Le public a l’occasion d’entendre ces artistes de tous les styles grâce à des codes QR à balayer. 

Photographe : Alain Royer

LE BUT 

Le but derrière cette rétrospective est beaucoup plus profond que le seul divertissement. En effet, l’exposition vise à remettre à l’avant-plan les artistes qui, dans bien des cas, ont été oubliés. « Il faut être fier et se réapproprier notre patrimoine culturel, notre identité régionale. C’est un peu comme notre folklore musical à nous », selon Félix B. Desfossés, ancien animateur à Radio-Canada et auteur. Le public comprendra que du talent, il y en a eu chez nous. L’Abitibi-Témiscamingue a contribué au répertoire québécois grâce à plusieurs acteurs dont la population ignore qu’ils venaient d’ici, comme des Témiscabitibiens ayant eu une carrière internationale, ayant joué avec Elvis ou ayant été invités sur des plateaux d’émissions américaines. 

Parce que la mémoire est une faculté qui oublie, parce que notre devise est « Je me souviens » ou encore parce que le groupe Okoumé chantait « Pour savoir où l’on va, faut savoir par où on est allés », souhaitons que les gens se rappellent cette époque. Quelle sera la prochaine ville hôtesse? Qui sait? Peut-être verrons-nous le jour où l’Abitibi-Témiscamingue se dotera de son propre Musée de la musique pour partager avec tous les visiteurs nos perles auditives? Hâtez-vous, au Centre d’art de La Sarre, l’exposition se termine le 28 novembre. Bonne future visite dans le passé! 

Photographe : Alain Royer | Karoline Létourneau, responsable du Centre d’art et François Grenier, médiateur culturel

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