JOANIE HARNOIS, EN PARTENARIAT AVEC TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
Après la sortie de son microalbum Le jour se lève à Gallichan, Gabriel Côté transpose son univers musical à l’écran dans un court-métrage du même nom, disponible sur YouTube depuis le 3 octobre. Entre vidéoclip et film muet, ce projet de 16 minutes sert de bande-image aux 4 chansons de l’album. On y suit un personnage habité d’une foi quasi inébranlable, qui remue ciel et terre pour retrouver un amour perdu et une paix d’esprit.
L’œuvre amateur, teintée d’un fort esprit de débrouillardise, est un acte de création né de presque rien : deux téléphones, des idées et une envie de les exprimer. C’est dans cette liberté, où la sincérité remplace la perfection technique, que l’on retrouve tout l’intérêt du projet.

Nous avons discuté avec l’artiste pour savoir comment il en était venu à la réalisation, lui qui est d’abord musicien. « Quand j’écris une chanson, j’ai souvent déjà les images en tête. C’est dur de m’en défaire, explique-t-il. En enregistrant le EP [microalbum], je me disais, “ça serait bon de faire la bande-image de cet album-là”. Les deux venaient ensemble naturellement. » Aucun autre son n’a été ajouté au film. « C’est vraiment le EP au complet, sans rien d’autre. Je dis à la blague que c’est un film muet! », lance l’artiste.
Les images présentées sont parfois collées au texte avec, par exemple, un canot qui part à l’eau comme l’évoquent les paroles de la chanson. À d’autres moments, les images prennent une tournure plus métaphorique. Le personnage principal est à la fois une projection de Gabriel Côté et une figure plus symbolique. La foi de ce dernier se transforme au fil du récit. « Il y a beaucoup d’imagerie catholique, des statues, des symboles, affirme l’artiste, mais tout laisse place à l’interprétation. […]. Le fond de l’histoire, c’est de prendre en main sa propre vie, sa destinée, et de ne pas se fier à une puissance supérieure. »
EXPÉRIENCE DE TOURNAGE
Le tournage, réalisé à l’été 2025 sur cinq demi-journées, a pris la forme d’une véritable aventure de création à deux aux côtés de sa compagne Sandra DeChambly, actrice dans le film et directrice de la photographie. Le duo, armé de téléphones et de trépieds, a tout fait lui-même. « Je suis assez autodidacte. J’ai suivi quelques cours à l’UQAT [Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue] pour me perfectionner. J’ai longtemps fait de la vidéo dans mon travail, mais un projet de film, c’est une première », explique Gabriel Côté, le réalisateur et scénariste.
Le court-métrage, contemplatif, s’appuie sur les paysages familiers de la région. Certaines scènes ont demandé un effort physique considérable, comme celle captée sur un cap rocheux à Rapide-Danseur : pendant que Sandra était au sommet, Gabriel devait retraverser par le pont et les sentiers pour récupérer la caméra de l’autre côté. « C’était physique! », s’exclame Gabriel Côté, que l’on voit aussi à la nage « fin août », relate-t-il.
REPARTIR À ZÉRO
Pour l’instant, Gabriel Côté revient à la musique : « Cet automne, je travaille sur d’autres trucs. Ça fait cinq ans que je crée en continu, j’avais besoin de faire le vide, de repartir à zéro. Je vais monter des chansons avec des musiciens pour des spectacles en 2026. » Et la réalisation de films? « C’est certain que je vais en refaire, répond-il, peut-être un autre court ou même un long-métrage un jour. Ce serait bien d’être mieux équipé, d’avoir une plus grosse équipe… mais les petits projets, c’est le fun aussi », conclut-il.