LISE MILLETTE
Portant des gilets orange et des casques de construction, les ouvriers des contes et des légendes tenant à la main des panneaux indicateurs, dont certains plutôt louches affichent un castor au travail, promettent un festival « en chantier » pour la 22e édition.
Trahis par leurs chaussures sans caps d’acier, les membres du conseil d’administration peaufinent les derniers préparatifs du Festival de contes et légendes en Abitibi-Témiscamingue (FCLAT) qui se déroulera cette année du 16 au 19 octobre.
En plus de revoir la programmation, le Festival se déplace à la Cité de l’or de Val-d’Or, un lieu qui avait déjà accueilli quelques éditions dans le passé, mais qui cette fois deviendra le quartier général du rendez-vous de la parole narrée.
« L’endroit est beau et représente aussi la base de la ville. En plus, il y a tellement de choses qu’on peut faire dans ce lieu. Et puis, avec les contes et les légendes, c’est plus qu’inspirant et le potentiel d’histoires avec la mine est grand », assure le président du Festival, Alexander Walosik qui en est à sa deuxième année à la tête de l’événement.

PROGRAMMATION « RÉNOVÉE »
Outre le lieu, le Festival ose des changements audacieux cette année et présente une nouvelle combinaison réunissant arts visuels, musique et contes. Cette formule se nomme « Trilogie ».
« J’ai vraiment hâte de présenter le concept. On a réuni un conteur avec un artiste en arts visuels, et on finalise le tout avec une trame sonore… Il sera possible de voir le résultat au VOART [Centre d’exposition de Val-d’Or]. Ce sera aussi [présenté] en ouverture au Conservatoire de musique de Val-d’Or avec une performance en direct », précise Alexander Walosik.
Parmi les autres nouveautés, le souper gastronomique cède sa place à une formule « cinq à sept » de bouchées contées avec JC Le conteur gastronomique qui proposera une histoire associée à chaque amuse-bouche. On retrouvera également un match d’improvisation opposant conteurs et improvisateurs, une tournée guidée de Bourlamaque et la formule « Contes à mine! » avec André Bernard, un conteur cycliste qui connaît le domaine comme le fond de sa poche.
Le Festival prendra aussi la route avec une programmation hors site dans plusieurs villes de la région. Des arrêts sont prévus à Saint-Bruno-de-Guigues, Rouyn-Noranda, Amos, Témiscaming, Macamic, Sainte-Germaine-Boulé, Malartic, Sainte-Gertrude-Manneville, Senneterre et La Sarre. Des activités auront donc lieu dans chacune des cinq MRC.
Certaines activités incontournables des éditions précédentes ont été préservées, comme le concours de la plus grande menterie et les sorties dans les écoles et les bibliothèques. Une soirée avec Tina Mapachee saura par ailleurs raviver les flammes et les fondements de la tradition orale anicinabe autour d’un feu.

ENTRE RENOUVEAU ET VALEURS SÛRES
Le président du Festival affirme qu’il est bien entouré et qu’il s’appuie sur un conseil d’administration varié et qui se complète.
« Nos vétérans comme Pierre Labrèche et André Bernard sont importants. Ils apportent leur expérience du conte et de la scène et nous avons aussi, avec eux, des administrateurs solides en gestion. Il y a de la diversité et nous avons aussi d’autres appuis comme Marta Saenz de la Calzada et Céline Lafontaine. Tout ça aide beaucoup », affirme le président.
DES IMPLICATIONS RÉCOMPENSÉES
En plein Festival, Alexander Walosik recevra, le 17 octobre, le prix du bénévolat en loisir et en sport Dollard-Morin. Ce prix a pour objectif de souligner des actions bénévoles qui contribuent positivement à la communauté.
« C’est important, le bénévolat et donner du temps pour de bonnes causes. C’est bien de faire de l’argent et gagner sa vie, mais je pense qu’il faut aussi faire des choses pour relancer et garder nos communautés. Ça me garde occupé et j’aime ça! », dit-il.
Membre des conseils d’administration de VOART et du Conseil de la culture, il a aussi fait partie de la foot patrol à l’époque où il était étudiant. Alexander n’hésite pas non plus à s’investir dans divers projets artistiques.