Weezer ayant été  le groupe le plus important de mon adolescence, j’ai entamé Raditude avec un préjugé favorable malgré quelques vilaines critiques. D’ailleurs, l’une d’elles – qui prétendait que pour un album de Weezer, ce n’était qu’une déception profonde mais pour n’importe quel autre groupe, ce serait qualifiable du pire album de l’année – a su, par sa virulence, retenir mon attention. Elle m’a amenée à essayer de traiter l’écoute du disque indépendamment de ce que le groupe a pu faire avant, sans essayer de chercher le Blue album ou Pinkerton dedans. En forçant l’objectivité, en me détachant de l’historique du groupe et de ma nostalgie envers eux, je dois avouer que les chansons de 3 minutes 30 m’ont laissé un goût amer, celui du chlore d’un party de piscine creusée de lycée. Mais au-delà de la production aseptisée, on retrouve quelques bonnes idées (In the Mall) et il faut l’admettre, ces gars-là possèdent une intelligence pop indéniable. Raditude n’est pas un mauvais album en soi mais s’adresse toujours au public adolescent que j’ai quitté par la force des choses. J’affirmais dans ma critique sur Bushido qu’on souhaite que nos artistes changent mais restent pareils. Dans ce cas-ci, j’aurais souhaité l’inverse : qu’ils vieillissent avec moi, plutôt que de devenir des adolescents modernes de 40 ans. Et encore : même si Weezer avait offert un album égal à ceux des années 1990, probablement se serait-il fait autant remarquer que les derniers Smashing Pumpkins, The Cure ou Pearl Jam, qu’on traite pratiquement comme des groupes posthumes.


2.5/5


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