La Salle Augustin-Chénier présente jusqu’au 5 septembre deux expositions dont les thèmes sont aux antipodes l’un de l’autre. Une première moitié de la salle est consacrée à l’exposition Anythèque, une installation multimédia monumentale créée par Pierre Malik. Puis, on présente dans la seconde moitié, Sur les traces de Pierre Chevalier de Troyes, de Luc Brévart, organisée dans le cadre des festivités marquant le passage du maintenant célèbre Chevalier.
Découvrir le présent
En se dirigeant au fond de la salle, les visiteurs basculeront des plus moderne. Ils y découvriront une sculpture vidéo créée par Pierre Malik. Cet artiste français est venu passer un mois en résidence à la Salle pour y produire ce spectacle musical et vidéo unique. Évoluant dans le monde des graffiteurset du multimédia, Malik est l’un des rares artistes à faire du mappage en France (technique consistant à redessiner en multimédia). Fruit d’un travail impressionnant de précision et de création, son installation se compose de meubles peints en blanc et de projecteurs diffusant des images aux couleurs vives sur ceux-ci. La représentation de 25 minutes se déroule sur fond de musique techno dont les rythmes sont synchronisés avec la diffusion des images. Cette exposition interactive très dynamique plaira sans aucun doute aux jeunes férus de technologies.
Explorer l’histoire
Pour réaliser son œuvre, l’artiste graveur Luc Brévart s’est inspiré du journal de l’épopée du Chevalier de Troyes; il s’est mis dans la peau d’un illustrateur du 17e siècle pour recomposer l’atlas historique et imaginaire de la périlleuse expédition. Au départ, l’exposition devait prendre la forme de gravures, mais l’artiste a décidé de jouer avec la noirceur nécessaire pour apprécier l’œuvre de son confrère. Il a donc reproduit ses gravures en format géant directement sur les murs de la salle. Plongé dans le noir et dans une ambiance mystérieuse, le visiteur muni d’une lampe de poche est appelé à jouer les explorateurs et à découvrir le tracé de l’expédition ainsi que les bêtes biscornues qu’aurait rencontrées de Troyes.
Une première
La résidence de Pierre Malik était la toute première organisée par la Salle. « L’expérience a été particulièrement enrichissante; nous avons eu l’occasion de voir l’évolution de l’œuvre de l’artiste et même de participer au processus créatif » a affirmé Émilie B. Côté, responsable de l’animation. « Comme l’œuvre a été produite directement sur place, elle est unique; une fois l’installation démontée, elle n’existera plus », d’ajouter Mme Côté. Il s’agit également de la première fois où l’on retrouve à la Salle des expositions aussi diamétralement opposées. Toutefois malgré les différences, les deux œuvres ont un point en commun : leur caractère éphémère. Une fois les murs repeints et les meubles déplacés, les deux œuvres disparaîtront. Seuls les visiteurs de cet été auront le privilège d’admirer ces deux œuvres uniques.