Indépendent (2012)

  

Mononc’ Serge à la voix et à la basse, entouré de Peter Paul – guitare, basse – et de Ugo Di Vito – batterie -, brise les frontières du politiquement correct et assume son inimitable mauvais goût. Il rentre allègrement dans les péquistes, dans l’image de la femme en porno et dans les chanteurs dits engagés. Il honore les quartiers malfamés (Hochelaga), le joual, les « métalleux » (Serviteurs du métal), et sensibilise à la (sur)vie de musicien (Musiciens). Tout ça dans un rock-métal défoulant, venant appuyer ses textes crus et, ma foi, bien écrits, dans cette « langue des shops pis des chantiers » (Le joual) qui lui est chère. Les messages sociaux, plus ludiques que moralisateurs, passent par cet humour noir dont il a le secret. Dans Chanteur engagé, il entonne joyeusement : « J’aime les petites granoles et les applaudissements faciles/Que suscitent les lieux communs devant une foule d’imbéciles ». Dans Musiciens, il n’y va pas de main morte avec le sort de ces derniers : « Camarade, ce déchet humain/C’est ce qu’on appelle un musicien/Être de bruit, d’incertitude et de misère ». Mononc’ déconne et s’époumone comme toujours, pour notre plus grand bonheur. Ses trouvailles, qu’elles fassent sourire ou grincer des dents, ne laissent personne indifférent. On n’a qu’à regarder l’endos du CD où tout le groupe est travesti alors qu’une dame vêtue d’une burka passe à côté…

  

4/5


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